Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley
SF
Format poche
Traducteur : Jules Castier
Edition : Plon
Collection : Pocket
Date de parution : 2002
Nombre de pages : 284 pages
Bienvenue dans un monde nouveau ! Bébés conditionnés dès leur création, castes fabriquées de toutes pièces, loisirs surveillés, conditionnement fortement poussé, voici les quelques agrégats qui font de cette société, la meilleure des sociétés. Bernard Marx va bouleverser la vie de son entourage et découvrir certains secrets de cette société en ramenant avec lui un Sauvage : John. Non conditionné, John va être brutalement confronté à cette nouvelle réalité.
Plus de 10 ans après, j'ai eu envie de relire Le meilleur des mondes tout comme récemment j'ai relu 1984 d'Orwell. Ecrit en 1932, ce roman frappe par sa modernité, la vision du futur de l'auteur est troublant. 90 ans après, on remarque que certaines choses sont arrivées ou font débat dans notre société actuelle.
L'histoire est largement consacrée dans sa première partie à une usine de natalité. Les enfants sont créés artificiellement selon un modèle issu de la catégorie à laquelle ils appartiendront. Une fois incubés, ils sont conditionnés selon leur fonction dans la société. Mais toutefois certains êtres sans doute dus à des erreurs techniques font preuve de libre-arbitre. C'est un de ces personnages que l'ont suit : Bernard Marx.
Ce dernier ne comprend pas toujours l'attitude de ses concitoyens, il incarne le passé par ses idées. Pour impressionner la fille qu'il convoite, Lénina, il l'invite à une réserve de sauvages, en fait une réserve indienne misérable où les habitants sont exposés de façon humiliante pour démontrer les bienfaits de la société. C'est là que Bernard va découvrir John, un jeune homme né d'une touriste égarée. Ce dernier, rêvant de la civilisation, va vite déchanter devant l'inhumanité d'une société qui a tout industrialisé y compris la vie privée. Finalement avec la vision de John la société du bonheur se transforme en tragédie. John devra faire un choix : rester dans l'utopie ou repartir vers une vie plus primitive. La préface écrite par l'auteur en 1946 laisse entrevoir un seul regret pour Huxley. Ne pas avoir laisser un troisième choix à John sur son destin.
Cette histoire fait donc fortement réfléchir. Le bonheur absolu n'existerait que sous un carcan d’uniformisation et de collectivisation. L'individualité et le libre arbitre seraient gommés afin de se conformer en mettant de côté les passions humaines. Avec l'arrivée de John, tout s'effondre. Les doutes déjà immiscés chez certains personnages prennent de l'ampleur mais leur conditionnement ne leur permet pas toujours d'y faire face.
Le seul défaut majeur de cette oeuvre est le style. Honnêtement c'est chiant à lire, il n'y a pas d'autre mot ! Ou alors c'est mal traduit mais il y a une sécheresse dans l'écriture qui rebute beaucoup. Dommage car le propos est très intéressant mais le récit est comme indigeste. Toutefois cela n'a pas empêché ce livre de devenir un classique de la SF et la qualité de l'analyse l'explique aisément. Un classique à découvrir malgré tout !
Chronique du 21/01/2010
Au premier abord, ce qui me frappe est que cette œuvre a été écrite en 1932 ! Et, elle est toujours d’actualité. Huxley avait imaginé certaines choses qui sont arrivées : la régionalisation (aujourd’hui : l’Europe), le choix des gènes de bébés (pas encore pratiqué mais on en parle !). Le thème du livre est très intéressant, il serait donc dommage de se laisser rebuter par le début de l’histoire, plus axé sur une description et des explications parfois laborieuses. Huxley dénonce via la société décrite, un monde inhumain où la liberté n’a pas sa place. Ici, le bonheur est prôné mais renie l’individualité de chaque être humain. Ce livre fait poser beaucoup de questions dont la principale est : est-il préférable de vivre de façon conditionné dans un bonheur total ou de vivre de façon individuelle et connaître la liberté tout en affrontant les malheurs qui jalonnent notre vie ?
Le personnage de John personnifie chacun de nous. Elevé à l’ancienne façon et libre de penser, il va être confronté à un monde nouveau où le hasard n’a pas sa place. Comment va-t-il réagir ? Je vous laisse le découvrir !
Edit :
Le meilleur des mondes est sans aucun doute un classique des romans d’anticipation.
Après 80 ans d’existence, vous serez déconcerté par le réalisme des descriptions de l’évolution politique, sociale et génétique. Ce livre nous amène à de nombreuses réflexions sur notre devoir de citoyen, notre futur, l’individualisme et sur la définition du bonheur.
Cependant le style d’écriture me semble lourd et trop théâtral. Le sujet est très intéressant, dommage que le style soit si pompeux et si peu agréable à lire. De plus ses personnages se révèlent au final peu attachants.
Pour moi, Huxley a une aptitude à écrire des essais plus qu’un vrai talent d’écrivain de fiction. Enfin cela n’est qu’un avis personnel !
Wolna