1984 de George Orwell
Roman SF
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Format poche
Traduction : Amélie Audiberti
Edition : Folio
Date de parution : 2009
Nombre de pages : 407
De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face.
BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens.
Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance.
Seule comptait la Police de la Pensée.
Dix ans après la première lecture de ce roman, j'ai replongé dans le monde oppressant d'Océania aux côtés de Winston Smith. Et le verdict est sans appel, j'ai beaucoup mieux compris ma lecture et surtout je l'ai grandement apprécié !
George Orwell écrit ce livre en 1948 s'inspirant fortement du pouvoir stalinien et de ses mécanismes. Ce roman dénonce les méthodes d'un gouvernement totalitaire représentée par l'image de Big Brother. Par les pensées de Winston Smith, fonctionnaire du pouvoir, le lecteur est invité à découvrir le fonctionnement de cette société.
Winston Smith est un fonctionnaire du gouvernement du Parti extérieur bref ce n'est pas un gros bonnet. Au fil des années, il ressent le contrôle exercé sur lui et va petit à petit transgresser les règles. Dans un monde totalitaire et aseptisé, il va découvrir le plaisir de réfléchir, d'aimer et de ressentir une certaine liberté intellectuelle. Son but est de rejoindre les rangs de Goldstein, l'ennemi juré d'Océania, afin de renverser le gouvernement.
Au fil du roman, les mécanismes de contrôle sont disséqués et révélés au lecteur. Ainsi les citoyens sont aussi bien surveillés dans l'espace public que dans l'espace privé. Si dans la rue, ce sont les affiches avec le visage de Big Brother qui semble guetter tout à chacun, dans les appartements le télécran surveille tout en diffusant sa propagande. Et chaque interaction avec cet appareil peut donner des renseignements sur votre état d'esprit.
Ah ! La propagande qui prend une importance quotidienne et énorme dans la vie de chaque individu. Les bulletins diffusés à heures aléatoires pour célébrer la production, les victoires militaires. Les événements comme les minutes ou les semaines de la Haine pour diriger la pensée du peuple vers l'ennemi commun et oublier le quotidien muselé. La Novlangue, vocabulaire réduit à son strict minimum afin de ne plus laisser les individus s'exprimer totalement. Un conditionnement donc, et celui-ci commence au plus jeune âge avec l'embrigadement des enfants. Puis viennent la délation, la désinformation et le trucage de l'Histoire...
Orwell s'inspire clairement du stalinisme, d’ailleurs Big Brother au vu de la description semble ressembler à l'ancien dictateur russe et son ennemi fait obligatoirement penser à Trostki. Mais l'inspiration vient aussi des différents fascismes qui ont entaché l'Europe. Et comment ne pas avoir le coeur serré en pensant aux "vaporisations", ces gens qui disparaissent du jour au lendemain et qui deviennent des nonêtres.
A travers l'histoire de Winston Smith qui va se transformer en drame après avoir connu un presque bonheur, le lecteur ne peut qu'être angoissé à l'idée d'une telle société. La fin sombre et amère n'offre aucun espoir même infime.
Un beau roman à lire et à relire pour ne pas oublier que même si notre société est imparfaite, on arrive encore à s'exprimer et c'est aussi un sérieux rappel pour s'engager dans les idées qui nous tiennent à coeur.
Avis du 03/02/2011
Ce livre est cultissime dans le monde S-F. C’est donc avec une grande curiosité que je me suis lancée dans la lecture de 1984. L’atmosphère de ce livre est très oppressante et on subit ce que vit Winston Smith. La première partir est forte de descriptions et d’explications sur la société totalitaire qu’est Oceania. On suit les pensées de Smith et son désir de retrouver le passé. Cette première partie m’a bien plu et j’étais emballée par l’histoire mais peut être en attendais-je trop car les deux parties suivantes m’ont profondément ennuyé. Même si j’ai apprécié le rapprochement avec Julia et leurs rencontres, le lien avec O’Brien, ce passage est assez lourd. Et toute l’explication et le contenu sur le livre m’a pas du tout intéressé et c’est à ce moment que j’ai eu un mal fou à me raccrocher à l’histoire. La dernière partie, n’en parlons pas, j’ai eu un mal fou à la terminer. Le rôle d’O’Brien, les tortures ne m’ont pas paru attrayantes, heureusement la fin est surprenante et bien creusée.
Les qualités de ce livre sont indéniables, notre cerveau se met à réfléchir sur le totalitarisme et comment la société conditionne les citoyens via des règles strictes et des non-sens. La réécriture de l’histoire, du vocabulaire prend le temps des travailleurs jusqu’à l’aberration. C’est intelligent et bien foutu mais je n’ai pas été passionnée.