Les derniers hommes de Pierre Bordage

Publié le par Walpurgis

Roman SF

Format poche

Edition : J'ai Lu

Date de parution : 2011

Nombre de pages : 671

Le futur proche, après la troisième guerre mondiale.
Dans une Europe dévastée par les pollutions chimiques, nucléaires et génétiques, les rares ressources intactes sont partagées par des tribus nomades qui ont pris chacune en charge l'exploitation d'une denrée spécifique. Solman le boiteux, du peuple aquariote - qui découvre et contrôle les sources d'eau -, possède le don de clairvoyance : infaillible juge des âmes, cet atout le confine aussi à l'écart de tous, qui se méfient de son talent.
Seuls Raïma, la guérisseuse, puis la mystérieuse Kadija et un vieux scientifique de l'ancien monde vont l'accompagner dans sa quête pour échapper à l'apocalypse qui semble menacer les derniers hommes...

Après Abzalon, ce roman post-apocalyptique est ma deuxième lecture de Pierre Bordage. Les derniers hommes présente un monde ravagée par une troisième guerre mondiale qui s'est voulu bactériologique et robotique. Les derniers hommes survivent en clans, chacun ayant sa spécialité, et tentent de survivre dans un monde hostile.

Le lecteur suit le parcours du clan aquariote et de son clairvoyant Solman le boiteux. Le clan compte parmi ses membres des sourciers qui ont un don pour découvrir des sources d'eau et voir si elles sont potables. C'est un clan nomade qui possède des véhicules de l'ancien monde et commercent avec quasiment tous les clans. Solman dont le don est de voir la vérité est mis de côté à cause de cette capacité. C'est un jeune homme au passé douloureux dont la charge lui pèse sur les épaules. Il se rapproche alors de Raïma, la guérisseuse isolée à cause de sa maladie, qui va lui apprendre le sexe et lui insuffler de l'indépendance d'esprit. Par ce rite de passage de l'enfant devenu homme, Solman va voir clair dans le jeu des dirigeants de son clan et devoir prendre des décisions cruciales pour sauver ce dernier de la fin du monde. Tout le parcours du héros reflète celui du sauveur : révélation, certitudes, doutes, détermination. Des doutes  assez récurrents qui empoisonnent un peu l'histoire et donne un côté lourd au personnage.

Le récit est plutôt intéressant, les descriptions de la Terre ravagée sont très réussies, sans doute ce que j'ai préféré. Mais le complot d'une secte millénaire d'élite qui vient se greffer sur l'histoire m'a moins plu surtout que le dénouement est conclu en quelques pages alors qu'il y a eu un merveilleux voyage pendant 600 d'entre elles, avec certes des longueurs mais qui restent acceptables. Les personnages secondaires sont inégaux : le vieux scientifique et Kadija ont des rôles limités, Wolf amène pas mal de mystère même si le lecteur devine rapidement qui il est, Moram le jeune conducteur apporte fraîcheur et humour. 

Les thèmes abordés sont bien traités notamment tout ce background consacré à la planète dévastée. Les descriptions sont réalistes, flippantes car l'auteur balaie un spectre large de la destruction de la nature et par extension de l'homme : chimique, bactériologique et génétique. Le récit se veut très inspiré de la Bible, les références aux douze tribus, aux apôtres, aux anges sont légion. Des personnages sont inspirés de certains de la Bible (Jésus, Judas, Caïn...). Je n'ai pas une connaissance assez solide pour en faire une analyse précise mais elle pourrait plaire et apporter peut-être des réponses supplémentaires à ceux qui l'ont.

Les derniers hommes est un roman d'anticipation intéressant avec un univers très réussi. Si l'histoire est prenante, elle souffre de quelques longueurs et d'une conclusion très rapide. Les personnages sont intéressants et sont des représentations symboliques religieuses mais à aucun moment on s'attache à eux. J'ai passé un bon moment de lecteur mais je ressors de ma lecture un peu mitigée.

Publié dans SF

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