La Ballade de Pern, intégrale, tome 1 de Anne McCaffrey

Roman de science fantasy

Format poche

Traduction : Simone Hilling

Edition : Pocket

Date de parution : 2010

Nombre de pages : 1236

Des milliers de colons humains ont trouvé refuge sur Pern, une planète très riche semblable à la Terre. Ils souhaitent y créer une société égalitaire et pastorale, et décident de laisser derrière eux toute forme de technologie.
Les hommes découvrent peu à peu qu'ils ne sont pas seuls : sur Pern vivent de grands lézards qui ressemblent aux dragons des légendes et des dauphins très intelligents avec lesquels ils vivront en harmonie
Mais après des décennies de vie paisible, les Pernais devront affronter une incroyable menace venue de l'espace : les Fils. Ces filaments tombent du ciel et détruisent tout sur leur passage. Et ce, tous les 250 ans, tel un cycle infernal.
Les hommes apprennent alors à chevaucher les dragons pour détruire les Fils.

Cette intégrale comprend :

L'aube des dragons

Les dauphins de Pern

L'oeil du dragon

Petit avertissement pour les futurs lecteurs de cette saga, Les dauphins de Pern se passe 2500 ans après le premier tome mais L'oeil du dragon environ 257 ans après la première histoire. Les romans ne sont donc pas dans l'ordre chronologique et si on ne connaît pas l'univers de Pern via d'autres lectures, ça peut être déstabilisant (en tout cas ça l'a été pour moi).

Pour décrire ce livre, j'ai choisi le terme de science fantasy (qui ne fait pas l'unanimité) mais qui correspond à ce que j'ai lu. J'ai été un peu surprise du côté très SF de ce livre dit fantasy. En effet, le premier tome est consacré à l'installation sur une nouvelle planète et aux technologies, les autres tomes parlent toujours de technologie mais plus dans le sens d'une perte c'est pourquoi j'ai choisi d'utiliser ce terme.

L'aube des dragons

Ce premier roman de l'intégrale est la genèse de l'histoire de Pern. Des colons terriens et de ses colonies se sont portés volontaires pour s'installer sur une planète découverte il y a plusieurs années mais qui est éloignée de tout autre planète. Ils sont environ 6000 commandés par l'amiral Paul Benden et la gouverneure Emily Boll. 

Rapidement le lecteur est confronté aux dissensions qui règnent au sein des colons alors que l'atterrissage sur Pern n'est pas encore effectué, on s'imagine alors que rien ne se passera comme prévu. Si les colons ont fui les guerres et la pollution de leur système solaire, l'attribution des terres qui reviendraient aux commanditaires font grincer des dents alors même que rien n'est en,core effectif. Le roman traite bien l'aspect psychologique humain aussi bien dans ses mauvais côtés que les bons puisqu'il faudra beaucoup de solidarité et de courage pour s'installer sur Pern.

Les personnages sont nombreux et parfois on s'y perd un peu. Les principaux sont l'amiral Benden, Emily Boll, Sorka et Sean. D'autres ont une importance mais dans des instants bien définis comme Avril et Sallah dont la rivalité apporte un petit plus trépidant au récit. Sorka et Sean sont encore des pré-ados à l'atterrissage mais vont être les découvreurs des lézards de feu, petites créatures semblables aux dragons des légendes qui vont créer un lien unique avec les humains.

Le début paraît idyllique même si on subodore des problèmes avec les mécontents du voyage. Toutefois, la planète recèle des secrets et rapidement les colons vont se retrouver confrontés à une anomalie météorologique, une pluie destructrice qu'ils vont nommé les fils. Il leur faudra alors trouver une solution pour les combattre et leur regard va se poser sur les lézards de feu et les manipulations génétiques. Un paradoxe avec le désir de construire une société égalitaire avec peu de technologie qui va se répéter dans les tomes suivants.

L'histoire est donc très intéressante surtout si vous aimez le planet opera car la grande proportion est consacrée à la colonisation de Pern. Malgré tout le récit souffre de longueurs et si vous attendez les dragons, ils n'arrivent que vers la fin de ce premier tome. Anne McCaffrey propose donc une bonne histoire qui ravira les amoureux de l'univers de Pern. 

Les dauphins de Pern

Ce second tome se passe 2500 ans environ après l'arrivée des colons sauf le prologue qui se passe une centaine d'années après. Pour bien appréhender cette histoire, il faut faire un petit rappel. Dans L'aube des dragons, on apprend que les colons ont emmené avec eux des dauphins qui ont subi une manipulation génétique nommée mentasynth. Les dauphins peuvent parler avec les humains, les deux espèces ont conclu un pacte : les dauphins aident les humains pour les naufrages, les tempêtes ou la pêche et en contrepartie les humains les soignent et les nourrissent. Le prologue nous apprend qu'une maladie décime les humains et qu'ils ne répondent plus aux dauphins qui se font alors une raison.

Plus de 2000 ans après, plus aucun lien ne subsiste entre les deux espèces. Les pêcheurs se débrouillent seuls même s'ils connaissent ceux qu'ils appellent les poissons-bateaux car ils les suivent et les sauvent lors de naufrages. Readis est un jeune garçon qui aime aller pêcher avec son oncle. Pris dans une tempête, ils sont sauvés par des dauphins et à leur grande stupéfaction, ils les comprennent lorsque les dauphins parlent. Commence alors un long chemin semé d'obstacles pour recréer le lien entre humains et dauphins.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire car on sent tout les tragédies antérieures qui ont brisé les liens entre les deux espèces. Les humains ont perdu beaucoup de connaissances et la découverte du super ordinateur SIAVV leur montre toute l'étendue de leur ignorance et ce qu'ils ont perdu. Grâce à Readis et son oncle, l'utilité des dauphins est redécouverte mais les parents de Readis surtout sa mère voient d'un mauvais oeil sa nouvelle passion. J'avoue que je n'ai pas trop compris les motivations de ce personnage surtout que cela manque de cohérence avec son passé. 

Le personnage de Readis et de son oncle sont attachants. Leur fascination est très bien rendue et tout comme eux on veut que cette relation réussisse. Du coup on s'identifie beaucoup à eux mais aussi à leur comparse qui arrive un peu plus tard, le chevalier-dragon T'lion qui va ressentir la même fascination pour ces créatures étonnantes. 

En parallèle, on entend parler de la déviation de la planète rouge qui permettrait l'arrêt des chutes de fils. Ce fait n'est entendu que par bribes mais il fait l'objet du roman Tous les Weyrs de Pern (pas lu à cet instant). Là encore il est question d'opposants à cette technique mais qui n'est qu'esquissée. 

Ce tome qui se concentre dur deux espèces en reconquête l'une de l'autre m'a beaucoup plu. C'est aussi l'histoire de Readis qui va vivre son rêve au-delà de tous les obstacles. Un joli récit initiatique parsemé d'espoir et de détermination.

L'oeil du dragon

Ce troisième récit se passe 257 ans après l'atterrissage et les perniens sont dans l'attente du second passage des fils. Les chevaliers-dragons se tiennent prêts à les combattre et chaque seigneur de weyr (de région ou pays pourrait-on dire) fait les préparatifs pour protéger sa population, tous sauf un : Chalkin qui ne croit pas à la chute prochaine des fils.

Des trois histoires c'est celle-ci qui m'a le moins plu et où j'ai ressenti les longueurs du récit. L'histoire se sépare en nombreux points de vue : les chevaliers-dragons qui se préparent à combattre les fils, les seigneurs de weyrs qui ne savent comment se débarrasser de Chalkin le dissident, l'artiste Iantine qui va faire les frais de la politique de Chalkin et une apprenti chevalier-dragon bref trop de points de vue qui alourdissent le récit et le font partir dans toutes les directions. Car au-delà de la rébellion de Chalkin et de sa destitution, le reste du récit s'abîme dans des dialogues inutiles et se perd dans des histoires d'amour dont on se fout un peu tant les personnages concernés passent assez rapidement ici. 

En fait le récit et ses personnages manquent cruellement de subtilité, tout est assez caricatural et c'est vraiment dommage. On a l'impression que ce récit n'apporte pas grand chose de plus à l'univers de Pern mais c'est peut-être aussi mon manque de connaissance qui me fait ressentir ça. 

Une histoire moins prenante qui multiplie personnages et points de vue et font perdre l'intérêt du lecteur. Le trop plein de caricature gâche l'histoire et j'aurais aimé un récit moins éparpillé. L'oeil du dragon est un cran en-dessous des deux autres pour moi.