Gueule de Truie de Justine Niogret

Publié le par Walpurgis

Roman SF

Grand format

Edition : Critic

Date de parution : 2013

Nombre de pages : 254 pages

L'Apocalypse a eu lieu.
Pour les Pères de l’Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n’ont plus qu’un seul but : détruire le peu qui reste, an de tourner une bonne fois pour toutes la page de l'humanité.
À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres.
Un jour, pourtant, il croise la route d'une fille qui porte une boîte étrange, pleine de... pleine de quoi, d'abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n’est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n'est pas de l'aider à atteindre l’objectif qu'elle s'est fixé, et peut-être même d’apprendre à vivre.

Avec Gueule de Truie, on embarque dans un monde post-apocalyptique, détruit par le Flache, on 'en saura à peine plus sur cette catastrophe. Les pères, vieux théocrates, continuent l'oeuvre de Dieu, destructeur du Monde, en lançant l'Inquisition et ses redoutables Cavales. Leur but : éradiquer les Gens, sorte de caste la plus basse.

Gueule de Truie a été élevé pour être une Cavale, sorte d'inquisiteur futuriste, qui tue à tout va et pose la Question aux chefs des Gens. Gueule de Truie est un tueur, sans état d'âme, une haine électrique parcourt tout son corps. Gueule de Truie c'est aussi ce masque à gaz qui lui recouvre le visage, qu'il porte comme une seconde peau, ce qui lui a valu ce nom de renaissance. Bref, il tue, massacre, extermine jusqu'à... elle.

Elle, elle n'a pas de nom mais elle a une boîte qu'elle porte serrée contre elle, puis une détermination à toute épreuve. Si Gueule de Truie est plein de haine, elle semble pleine d'un espoir, de mener cette boîte là où elle doit être. Alors Gueule de Truie, parce qu'il le sent, décide de l'accompagner.

Gueule de Truie part alors pour son chemin de croix. Haine et amour, espoir et désespoir se mêlent. Gueule de Truie pète les plombs, se laisse déborder par la violence ou par la tendresse, affabule, croise des monstres et des êtres étranges. Elle reste à ses côtés, se fait violenter, va le chercher mais toujours elle cherche à atteindre sa destination.

Justine Niogret nous propose sa propre mythologie, c'est au lecteur d'en découvrir la symbolique, d'en déterminer son interprétation. Ce livre se révèle donc bien plus qu'un récit de voyage dans un monde dévasté, c'est une quête de soi, d'aller au-delà de ce qu'on a appris, de qui nous a construit.

J'ai retrouvé avec plaisir le style percutant de l'auteur, ses phrases courtes et directes comme un uppercut. Le roman est dur, violent, Le final laisse le lecteur dubitatif mais aussi méditatif. Une lecture qui ne laisse pas indifférent.

 

Publié dans SF

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