Le Clan des Otori, tome 2 : les Neiges de l'exil de Lian Hearn
Littérature australienne
Format poche
Traducteur : Philippe Giraudon
Edition : Gallimard
Collection : Folio
Date de parution : 2003
ISBN : 2070300310
Nombre de pages : 385 pages
Après la chute d’Iida, Takeo et Kaede sont enfin ensemble mais pourtant le jeune homme décide de rejoindre la Tribu et d’abandonner Kaede. Commence alors pour lui un entraînement rude. Quant à Kaede, décidée à régner comme un homme, elle part rejoindre sa famille et constate avec désolation que le domaine est à l’abandon et que son père est devenu fou.
Après un premier tome Le Silence du Rossignol qui m’avait beaucoup plu, j’appréhendais Neiges de l’exil car la décision finale du héros (dans le tome un donc) m’avait pas mal agacé. J’ai donc hésité longtemps avant de lire ce deuxième tome mais vu que je l’avais emprunté, je ne pouvais le garder éternellement.
Nous suivons Kaede et Takeo parallèlement, le jeune homme est le narrateur des chapitres le concernant comme s’il écrivait ses mémoires. Takeo subit un entraînement intensif et accepte de ne plus être un Otori et de se consacrer à la Tribu en tant que Kikuta. Bien qu’assez hostile à la Tribu, il décide de renoncer à son héritage et aux avantages qui en découlent pour développer ses dons. La question est de savoir si Takeo va persister dans cette voie ou si l’influence de Sire Shigeru va le mener à d’autres décisions. Je dois avouer que son parcours m’a moyennement passionné, je n’ai pas été très surprise par ce qu’il se passait.
J’ai trouvé le personnage de Kaede bien plus intéressant dans son évolution. Dans un monde résolument machiste, Kaede cherche à s’imposer en accédant à la lecture et aux apprentissages de gestion de domaine… On perçoit une intelligence fine, de plus sa beauté légendaire va attirer un personnage nouveau assez ambigu, le seigneur Fujiwara, collectionneur de belles choses. Ce dernier personnage, lié à la Cour, voit Kaede comme une curiosité tout en ayant pour elle une once de mépris (les causes nous sont expliquées par la suite).
D’ailleurs, Sire Fujiwara fait partie d’une pléthore de personnages secondaires qui se révèlent indispensables à l’histoire. Dans l’entourage de Kaede, outre ce seigneur, se trouvent Shizuka et Kondo, liés à la Tribu. Près de Takeo, ce sont des membres de la Tribu aussi qui comptent comme Yuki ou Akio. Makoto, un moine déjà présent dans le tome un, complète ce tableau.
Si donc l’histoire m’a laissé un peu sur ma faim, je pense que ce livre a un atout considérable : son contexte. J’ai été bluffée par la description de la société japonaise médiévale, par la dureté des relations entre hommes et femmes (qui n’étaient considérées que comme génitrices), par la poésie de leur vie ponctuée de prières, de méditation, de contemplation mais aussi par une violence crue où le suicide est un acte de courage chez un guerrier. L’écriture est toujours aussi belle et poétique et on rêve devant les paysages qui s’offrent à nous. Les descriptions sont dignes d’estampes japonaises et j’aime beaucoup le lien très fort qu’il existe dans ce roman avec la perception de la nature.
Même si le tome un me paraît supérieur, ce tome deux reste bon et c’est avec plaisir que je vais lire le troisième tome.
Walpurgis