Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway

Publié le par Walpurgis

Roman historique

Format poche

Traduction : Denise Van Moppès

Edition : Folio

Date de parution : 1973

Nombre de pages : 500

L'histoire raconte la mission d'un jeune professeur américain, Robert Jordan, engagé dans les Brigades internationales, envoyé en Castille par le général Golz pour faire sauter un pont.
Une offensive républicaine étant imminente, ce pont doit être détruit dès le déclenchement de l'attaque, mais ni avant ni après, pour couper la route aux troupes de renforts franquistes.
Pour y arriver, Robert Jordan rejoint un groupe de partisans derrière les lignes, cachés dans les montagnes.

Relecture plus de vingt ans après, Pour qui sonne le glas m'avait marqué par sa fin et j'en gardais un bon souvenir général. Ma relecture m'a un peu déçu car je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait plu autrefois. Sans doute aussi parce-que cette lecture s'inscrit dans la découverte des romans traitant de la guerre civile espagnole et que certains m'ont vraiment marqué. Mais Hemingway reste un superbe auteur et c'est pour ça qu'il faut toutefois découvrir ce roman qui parle d'hommes ordinaires au comportement héroïque.

Robert Jordan, professeur américain, s'est engagé auprès des brigades internationales pour défendre la République espagnole. Sa mission : faire sauter un pont stratégique au moment précis de l'offensive nationaliste. Il part donc dans les montagnes environnantes rencontrer des partisans afin de mener sa mission à bien.

Le lecteur est invité à entrer dans l'esprit de Jordan. Ses réflexions sur la guerre, son engagement et l'amour soudain qu'il ressent pour la jeune Maria s'entremêlent jusqu'au combat final qui a lieu 3 jours plus tard. C'est donc l'occasion d'en apprendre plus sur le conflit espagnol, ses  tenants et ses aboutissants. Par la voix de son personnage, Hemingway dresse un portrait peu flatteur de la coalition républicaine pourrie par ses conflits internes particulièrement à cause de la main mise de Moscou sur les communistes. L'auteur va jusqu'à opposer deux figures qui ont réellement existé sous les traits de Karkov et d'André Massart.

Mais ce roman n'est pas qu'un livre sur la guerre en soi. Il parle aussi de la solidarité et des conflits qui émaillent les groupes de partisans. Robert Jordan qui doit vivre avec l'un de ces groupes, se rapproche de ces combattants affirmés. Le lecteur finit par s'attacher à certains d'entre eux avec une certaine tendresse : le vieil Anselmo et la redoutable Pilar. Cette galerie de personnages profondément humains avec leurs failles nous rappellent qu'il n'est jamais évident de choisir son camp et de continuer à lutter. L'histoire d'amour entre Robert et Maria est sans doute le choix qui m'a paru le moins plausible de l'histoire surtout connaissant les traumatismes de la jeune femme. de plus les passages les concernant qui apportent de la douceur tombent souvent dans une niaiserie d'une autre époque. A contrario de cet amour l'Eros dans toute sa splendeur, la mort rôde : celle qu'on donne, celle dont on peut succomber... Thanatos est à côté de tout à chacun dans ce conflit. Les angoisses laissent place à l'exaltation et à l'héroïsme une fois l'attente terminée.

On regrettera des longueurs dans certaines parties du récit : les souvenirs des anciens amants de Pilar ou l'hôtel Gaylord et Madrid pour Robert Jordan, les dialogues de sourds un brin répétitifs et pourtant le récit est intense et connaît des moments superbes. Si certains points du roman font un brin passés, les réflexions sur cette guerre restent terriblement actuelles. Finalement ce roman est un beau témoignage de l'engagement d'hommes qui ne se savaient pas encore vaincus.

 

Publié dans Historique

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