Attentat d'Amélie Nothomb
Roman contemporain

Format poche
Edition : Le livre de poche
Date de parution : 2002
Nombre de pages : 152
Laideur et amour, deux thèmes chers à Amélie Nothomb, étroitement imbriqués dans une sorte de conte cruel. " Attentat " met en scène Epiphane Otos, devenu paradoxalement la star d'une agence de top modèles à cause de sa laideur singulière et amoureux d'une jeune comédienne Ethel, émue par sa hideur. L'amour n'est pas le monopole des Apollons, la preuve Epiphanos gagnera les faveurs d'Ethel, pour toujours !
Refroidi par Les Combustibles (oui j'ai osé ! ahahah), je n'attendais pas grand chose d'Attentat dont la quatrième de couverture m'avait moins emballé. Et bien cette lecture a été une bonne surprise et j'ai aimé suivre le anti-héros à la fameuse laideur Epiphane Otos.
Epiphane Otos est horriblement laid autant qu'Elephant Man peut-être. Il est grand et maigre et son visage s'apparente à une oreille. Il sait qu'il est laid et l'assume. Puis le hasard lui fait rencontrer la jeune comédienne Ethel, une beauté quasi féerique.
Ce roman est bâti sur l'introspection d'Epiphane et les bouleversements apportés par Ethel dans sa vie. Avec elle, le jeune homme découvre l'amour, chose à laquelle il n'avait jamais pensé. Mais le principal sujet du livre est la vision de la laideur et de la beauté dans notre société. C'est l'occasion pour le personnage principal de fustiger l'hypocrisie qui règne sur la soit-disant beauté intérieure. L'amour est aussi évoqué mais jamais de belle façon. Il est agressif, obsessionnel, humiliant mais jamais positif.
L'histoire est donc cruelle car finalement les apparences semblent toujours l'emporter. Quelques passages sont plein de grâce (notamment au Japon dans la chambre d'hôtel) et j'ai beaucoup aimé la fin qui reste fidèle au ton de l'oeuvre. Mais rien n'est vraiment triste car l'humour y est incisif et caustique. Il faut vraiment aimer ce genre d'humour pour apprécier le livre.
Je n'attendais rien de ce petit roman et me voilà conquise par le thème et la façon dont Amélie Nothomb l'a traité. J'ai trouvé cela très beau et avec des passages très intéressants sur les différentes réflexions d'Epiphane. Si mes lectures de l'auteure belge étaient très décevantes cette année entre Les Combustibles et Le fait du prince, il aurait été dommage de passer à côté de cette petite pépite.
