L'Amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue de Elena Ferrante

Publié le par Walpurgis

Littérature contemporaine italienne

Format poche

Traduction : 

Edition : Folio

Nombre de pages : 

 Lina et Lenù sont maintenant adultes, avec, derrière elles, des vies remplies d'événements, de découvertes, de chutes, de "renaissances". A travers de nouvelles épreuves que la vie leur réserve, elles découvrent en elles-mêmes et en l'autre de nouveaux aspects de leurs personnalités et de leur amitié. Entre-temps, l'histoire d'Italie se déroule en arrière-plan et les deux amies devront s'y confronter aussi.

ATTENTION ÉLÉMENTS DU TOME 3 PRÉSENTS

Avec L'enfant perdue, Elena Ferrante clôt la saga L'amie prodigieuse. Après un troisième tome où Lenu tenait la vedette, cette fois on suit un rapprochement entre elle et Lila. C'est le retour aux sources mais avec un esprit nouveau.

A la fin du tome 3, Elena quittait son mari pour vivre avec Nino, son amour d'enfance. Lila était retournée vivre au quartier avec Enzo et devenait une personnalité importante de celui-ci avec son travail sur les ordinateurs. Et à l'aube de leurs 40 ans, les jeunes femmes vont connaître l'une près de l'autre une maternité et une lutte de tous les instants pour garder leur indépendance. Les années plomb s'éloignent mais de nouveaux fléaux arrivent dont la drogue. Ensemble, Elena et Lila vont tenter de sauver leur quartier et protéger leurs habitants. C'est l'occasion pour le lecteur de retrouver la plupart des protagonistes des premiers tomes alors que le troisième était une véritable rupture. 

Le récit est souvent émouvant. Le quartier et ses habitants ont connu des moments difficiles. On revoit des personnages au fond du trou et les années de plomb ont prélevé leur lot de décès, d'emprisonnements ou de fuites. Il y a une impression désabusée car finalement peu de gens ont pu réaliser leurs rêves et restent liés à ce quartier de leur enfance qui ne suit pas l'évolution du monde. Des événements terribles vont se dérouler sur les 25-30 ans que couvrent le roman avec des mystères qui restent sans réponse une fois la lecture terminée. 

Si le début de l'histoire est très marqué par la vie amoureuse et familiale d'Elena, c'est pour marquer la désillusion de celle-ci mais aussi son acceptation d'être autonome de Lila. Les amies deviendront égales chacune à sa façon même si parfois persiste du ressentiment. La figure de Nino Sarratore devient incontournable et montre l'évolution des hommes politiques italiens. Des revendications faites pendant la précédente période à l'opportunisme pragmatique pour rester au sommet, il n'y a qu'un pas.

J'ai aussi beaucoup aimé le regard sans concession d'Elena sur sa vie et notamment sa carrière littéraire qui perd de son âme au fil de ses succès. Elle narre sans fards son amitié pour Lila, une amitié mêlant amour et répulsion mais qui finalement les lie à jamais. Le final est connu puisqu'il démarre le tome 1 mais le lecteur peut se faire sa propre opinion sur la disparition de Lila. 

C'est avec une pointe au coeur que j'ai refermé le dernier opus. Elena Ferrante a signé une saga inoubliable. L'histoire d'une amitié féminine sur plus de 60 ans mais aussi celle d'un quartier voire d'un pays. Une réussite qui a mis en lumière une auteure que l'on connaissait peu ou pas jusque là. Je me laisserai peut-être tentée par l'adaptation en série.

 

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