L'amie prodigieuse, tome 2 : le nouveau nom d'Elena Ferrante

Roman contemporain

Format poche

Traduction : Elsa Damien

Edition : Folio

Date de parution : 2017

Nombre de pages : 623

Naples, années soixante. Au cours de son repas de mariage, Lila découvre que son mari Stefano a offert les chaussures imaginées et dessinées par elle à Marcello Solara, qui règne sur le quartier avec son frère, Michele, deux hommes qu'elle déteste. Pour Lila, née pauvre et devenue riche en épousant l'épicier Carracci, c'est le début d'une période trouble : elle méprise son mari, refuse qu'il la touche, mais finit par céder.
Elle va travailler dans la nouvelle boutique de la famille Carracci, tandis que Stefano ouvre également un magasin de chaussures en partenariat avec les Solara. De son côté, son amie Elena, la narratrice, continue ses études au lycée et est toujours amoureuse de Nino Sarratore, qui fréquente à présent l'université. 

Le nouveau nom c'est la fin de l'enfance et la transformation de Lila en femme et épouse tandis que Lenu continue ses études et fantasme toujours sur Nino. Les amies sont donc en décalage total dans leurs vies respectives et leur rivalité va devenir intense surtout sur le plan sentimental.

Lila s'affirme en tant que femme et s'habille comme les stars hollywoodiennes ensorcelant de sa beauté tous les hommes du quartier. Cet orgueil n'est en fait qu'un leurre pour cacher l'échec total de son mariage avec Stefano qui l'emprisonne dans le carcan de l'épouse napolitaine typique mais c'est sans compter sur l'esprit de rébellion qui l'anime depuis son enfance et dont elle va user tout le long du roman. Ses choix souvent impulsifs la mettent dans des situations délicates qui sont sauvés par l'amitié sincère que lui porte Elena.

Cette dernière est encore une jeune fille. Sa porte de sortie sera les études, elle en est sûre ! A moins que... Le récit met en avant les hésitations d'Elena et son envie perpétuelle de faire comme son amie. Si la rivalité intellectuelle s'efface de façon assez nette malgré quelques soubresauts, les filles vont se mesurer sur le terrain de l'amour. Et là la jeune Lenu va connaître de sincères désillusions mais aussi découvrir une force insoupçonnée en elle. Si Elena reste tributaire de Lila, chose qu'elle s'impose par manque de confiance, c'est bien elle la gagnante de l'histoire comme le prouve les derniers chapitres. 

Comme vous l'avez compris le travail sur la psychologie des personnages est brillant et les seconds couteaux ne sont pas en reste. C'est aussi une peinture extrêmement réaliste de Naples dans les années 60 avec les communistes, la Camorra et des incursions dans la bourgeoisie. La société est disséquée, analysée, prise dans une peinture réaliste. Les tranches de vie y sont tellement criantes de vérité qu'on imagine parfaitement les scènes dans notre tête. Je ne suis donc pas étonnée qu'une série ait été créée.

La suite de L'amie prodigieuse tient donc parfaitement ses promesses. La qualité de description, de psychologie des personnages est toujours présente. En tant que lecteur, on est complètement immergé dans le Naples des années 60. Une fois la dernière page lue, l'envie de lire la suite est dévorante !