Station Eleven d'Emily St John Mandel

Publié le par Walpurgis

Roman SF

Format poche

Traduction : Gérard de Chergé

Edition : Rivages

Date de parution : 2018

Nombre de pages : 473

Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…

COUP DE COEUR !!!

Toronto, Arthur Leander meurt sur scène en interprétant le Roi Lear. Malgré les secours prodigués par Jeevan, un spectateur, l'acteur n'est pas sauvé et s'effondre devant l'une de ses partenaires, Kristen âgée de 8 ans. Le soir même, Jeevan apprend qu'une pandémie s'étend et le monde qu'il a connu va alors disparaître. Des décennies plus tard, le lecteur découvre un monde post pandémie avec Kristen devenue actrice dans une troupe itinérante appelée la Symphonie itinérante. Leur objectif : apporter la beauté de l'art aux populations survivantes entre théâtre et musique.

Leur voyage pour transmettre leur amour de Shakespeare et d'autres auteurs est l'occasion de découvrir des territoires désertés, des communautés regroupées dans de petites villes où chacun survit sans technologie ni électricité. Toutefois, la violence est encore présente entre les pillards lourdement armés ou les sectes persistent avec des gourous à la persuasion totale. L'humanité réapprend à vivre sans aide technologique, les besoins de bases comptent plus que tout autre : manger, soigner, dormir en sécurité, avoir un abri... Et la Symphonie essaye d'apporter un peu de bonheur en plus chez les survivants pleins de nostalgie et une nouvelle génération ignare.

Via cette troupe et leur parcours, on croise différents personnages dont le lecteur va découvrir la connexion : Arthur Leander. Amis proches, partenaires de théâtre, ex-femmes ou encore inconnus croisés, chacun a un lien avec Arthur et le mystérieux comics qui a donné son nom au roman Station Eleven. Renforcé par une belle écriture poétique, le récit bien construit nous offre de purs moments d'émotions avec différents personnages dont pour certains le lecteur ne les côtoient que peu de temps : Frank, Miranda, la situation à l'aéroport de Severn City... J'ai ressenti beaucoup de tristesse pour ces moments d'une pure beauté. Pourtant le livre n'est pas pessimiste car malgré les travers humains, certains savent faire ressortir la beauté du monde.

Un roman qui résonne étrangement en ce temps de coronavirus mais qui a su apporter de la beauté dans une histoire post-apocalyptique réaliste et ce sous un angle original. Je le conseille fortement !

 

Publié dans SF, Coups de coeur

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