Le Magicien d'Oz de Sébastien Perez, illustré par Benjamin Lacombe
Beau livre jeunesse

Edition : Albin Michel
Collection : Jeunesse
Date de parution : 2018
Nombre de pages : 120
L'histoire du Magicien d'Oz est racontée ici par l'épouvantail donnant un ton naïf à cette quête où cheminent ensemble des personnages très disparates (Dorothy sans moyen de rentrer chez elle, l'épouvantail sans cerveau, l'homme de fer sans coeur, le lion sans courage et le chien Toto). Effrayés par le pouvoir d'Oz et des sorcières, obnubilés par le Palais d' Émeraude, ils s'apercevront qu'ils portent en eux ce qu'ils cherchaient ailleurs. Le style est alerte, les dialogues sont légers.
Points de vue et échelles, portraits attendrissants, motifs arts déco, omniprésence du vert émeraude donnée par un pantone vert irisé : les images de Benjamin Lacombe imprègnent le récit d'une atmosphère magnétique et troublante, loin du kitsch et du maniéré souvent associés à cette histoire. Une transposition et un renouvellement graphique audacieux.
Il y a quelques années, j'ai lu Le Magicien d'Oz de Frank L. Baum mais je n'avais pas trop aimé ma lecture. Toutefois lorsque j'ai appris que Sébastien Perez et Benjamin Lacombe reformaient leur duo pour adapter cette histoire, je n'ai pas hésité.
Sébastien Perez a fait le choix de dépoussiérer ce classique en le réécrivant, bien lui en a pris car cette redécouverte m'a conquise ! Le récit est narré par l'épouvantail dont le lecteur assiste à la "naissance". l'appropriation de ce personnage donne un ton doux et naïf à l'histoire et les réflexions du personnage montrent son évolution.
Néanmoins le récit reste fidèle à l'original mais en gardant un ton moderne qui a fait que j'e n'ai eu du tout la même appréciation. Les personnages sont tous très attachants dans leur quête pour s'améliorer. Le voyage qu'ils effectuent ensemble crée des liens forts entre eux leur permettant de triompher des obstacles pour atteindre la cité Emeraude et rencontrer Oz en personne. A la fin de l'ouvrage, une note explique le contexte socio-éconmique qui a inspiré Frank L. Baum pour son oeuvre.
Quant aux dessins de Benjamin Lacombe, ils sont merveilleux comme à chaque fois. De magnifiques scènes deviennent inoubliables : le champ des coquelicots, la cité d'Oz, les singes volants... J'ai aimé lire et pouvoir admirer les scènes simultanément. Les couleurs sont vives et accrochent notre regard.
Un magnifique livre sur un texte parfaitement revisité, on sent un réel respect vis à vis de l'oeuvre originale. En tout cas, l'hommage est réussi.
