Les cendres d'Angela de Frank McCourt

Publié le par Walpurgis

Roman autobiographique

Format poche

Traducteur : Daniel Bismuth

Edition : Pocket

Date de parution : 2011

Nombre de pages : 537 

Franck Mc court est né à Brooklyn en pleine Dépression, de parents irlandais récemment immigrés : sa mère, Angela,vient du Sud, et son farouche patriote de père, Malachy, du Nord. Leur première rencontre, un "tremblé de genoux ", annonce une longue série de grossesses pour Angela. Mais il n'y a pas d'argent pour nourrir les enfants, et les rares fois où Malachy travaille, il boit son salaire aussitôt après. 
Quand meurt la petite soeur de Franck, Angela et Malachy, accablés de chagrin, décident de retourner en Irlande. Mais les ruelles crasseuses et humides de Limerick font rétrospectivement paraître Brooklyn comme une sorte de paradis. avec des pièces de pneus de bicyclette clouées à ses chaussures en guise de semelles, une tête de cochon pour le repas de Noël et du charbon ramassé sur le bas-côté des routes pour allumer le feu du foyer, Franck supporte la plus misérable des enfances _ mais survit pour raconter son histoire avec exubérance et, chose remarquable, sans la moindre rancune. Superbement écrit, Les Cendres d'Angela a été salué comme un véritable phénomène littéraire.

Autobiographie de Frank McCourt, Les cendres d'Angela parle de la vie d'une famille irlandaise dans l'entre deux-guerres aux Etats-Unis puis en Irlande. Une crise mondiale sévit alors et si la vie en Amérique est loin d'être  idéale, celle en Irlande du Sud se révèle bien pire.

Né en 1930 à New-York, Frank va vite devenir l'aîné d'une fratrie. Ses parents se sont mariés pour les convenances suite à la grossesse d'Angela, la mère. Son mari Malachy se révèle vite ivrogne, incapable de garder un travail malgré un attachement évident à sa famille. La vie new-yorkaise n'est pas des plus aisées mais la solidarité est forte et la vie suit son cours malgré les manquements de Malachy envers sa famille. Mais cette vie ne sera qu'une parenthèse. Suite à la perte de leur seule petite fille, les parents McCourt décident de repartir vivre en Irlande. Mais la crise est aussi très présente en Irlande et rapidement la famille vit tant bien que mal dans les taudis. Angela recourt à des stratagèmes pour avoir de quoi nourrir ses enfants, Malachy reste le même et sa condition de nord-irlandais n'arrange rien. Des drames familiaux s'ajoutent à une situation plus que précaire. 

Malgré cette situation éprouvante, jamais le lecteur a le droit à des plaintes larmoyantes. Frank décrit une vie difficile mais jamais en tombant dans le pathos. Appartements glacials, infestés de puces, toilettes communes immondes, charbon ramassé sur la route et chapardage vont devenir le quotidien de cette famille. On s'attache à Frank, à son petit frère Malachy, au désespoir d'Angela mais on ne comprend pas Malachy le père aimant mais alcoolique dans l'âme. On se surprend à rire devant la débrouillardise de ces gamins et malgré les drames, ce récit ne nous rend jamais complètement triste. Viennent se greffer au fil de l'eau, les légendes celtes, la mémoire de la guerre ou la religion si omniprésente qu'elle domine tout. Mais pour Frank ce qui compte lui le petit amerloque, c'est de retourner à New-York où il sera heureux. Finalement ce livre est une leçon de vie et on est étonné par l'envie de vivre flamboyante qui anime ces mômes.

Mais le roman est aussi une peinture sociale de l'Irlande entre deux-guerres et je n'ai pu m'empêcher de penser un peu à Zola même si le style de Frank McCourt est plus simple. Alcoolisme développé, métiers à la dure, misère répandue, morts infantiles sont quelques-unes des situations qu'on découvre tout au long de notre lecture. Ce roman s'est donc révélé passionnant et émouvant. En plus du destin d'une famille, vous découvrirez un pays et ses blessures. Une belle lecture qui m'a donné envie de découvrir la suite du parcours de Frank.

 

 

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