Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah Mc Coy

Publié le par Walpurgis

Drame et roman historique

Format poche

Traducteur : Anath Riveline

Edition : Pocket

Date de parution : 2015

Nombre de pages : 491

Allemagne 1944. Naïve et innocente, Elsie traverse la guerre à l’abri de la petite boulangerie de ses parents et sous la protection d’un officier nazi, loin d’être indifférent à son charme. Lors de la soirée de Noël du parti, elle échappe de peu à un viol grâce à un petit garçon juif. Seul et sans défense, il demande à la jeune fille de le cacher. Prendra-t-elle le risque ? États-Unis, de nos jours. À quatre-vingts ans, Elsie s’active toujours derrière les fourneaux de sa boulangerie. Elle rencontre Reba, une journaliste venue l’interroger sur les fêtes de Noël du passé…

Un goût de cannelle et d'espoir est le genre de roman qui se lit facilement et où les pages défilent sans qu'on s'en rende compte. Deux histoires se croisent au fil des chapitres, la vie d'Elsie au coeur de l'Allemagne nazie dans les années 40 et celle de Reba aux Etats-Unis dans les années 2000. Cette dernière est journaliste et prépare un sujet sur les Noëls du monde et va rencontrer Elsie, 80 ans, et sa fille Jane. Mais loin de lui donner un aperçu des fêtes du passé, elles vont lui donner une leçon de vie. Cette partie du roman est celle qui m'a le moins intéressé. Face aux problèmes que rencontrent Elsie et sa famille en Allemagne, les atermoiements d'une journaliste avec son petit ami garde-frontière paraissent un peu déplacés. Néanmoins, l'auteure a du vouloir apporter une touche plus légère pour contrebalancer la noirceur de l'époque nazie.

Sarah McCoy a fait le choix d'une famille civile allemande. A Garmisch, les Schmidt tiennent une boulangerie réputée. Si leur fille aînée Hazel est partie vivre dans un centre du Lebensborn pour devenir une mère pondeuse à la gloire de la patrie (Max, roman jeunesse excellent sur le sujet), Elsie la plus jeune est restée travailler avec eux. Celle-ci a même pour soupirant un lieutenant qui protège la famille et assure l'approvisionnement de la boulangerie. Pâtisseries allemandes et petits pains tout chauds sortent chaque jour du four à la grande joie des clients. C'est donc le quotidien d'une famille normale auquel on assiste, certes ils ont des privilèges mais appartiennent au petit peuple allemand. Chacun vit différemment cette époque, si le père reste convaincu que ce régime politique est positif notamment en termes d'économie, sa femme et sa fille vont connaître plus rapidement son côté sombre. Quant au personnage de Josef Hub, l'officier allemand, il est lui aussi pris entre deux étaux. Obligé d'intervenir chez une famille juive qu'il a fréquenté, on le sent écartelé par la situation. Son amour pour Elsie et son sens du devoir accompagnent ce personnage qui n'est pas complètement négatif a contrario de Kremer, officier sans foi ni loi. J'ai aussi beaucoup aimé la période d'invasion américaine. On voit comment la population était apeurée et a du apprendre à vivre avec les américains qui avaient été diabolisés. 

En conclusion, malgré un sujet grave, ce roman est une bouffée d'optimisme. La présence de la gourmandise tout au long de l'histoire apporte une touche plus légère à l'ensemble. On reste toutefois bouleversé par le quotidien de cette famille allemande et par les lettres entre Hazel et Elsie. Un très joli roman qui m'a un peu moins convaincu avec les parties consacrées à Reba.

 

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