Les Rougon-Macquart, tome 8 : une page d'amour d'Emile Zola

Publié le par Walpurgis

Roman classique

Format poche

Edition : Le livre de poche

Date de parution : 2009

Nombre de pages : 416

Résumé maison :

Hélène Grandjean, veuve depuis son arrivée à Paris, élève seule Jeanne sa fille maladive. Sa rencontre avec le Docteur Deberle va bousculer les habitudes de cette jeune mère tranquille.

Avec ce huitième roman des Rougon-Macquart, j'étais dans l'inconnu puisque je n'ai jamais entendu parler de cette histoire intitulée Une page d'amour. Un tome dont le récit semble s'écouler en douceur loin des tragédies bruyantes des autres volumes. J'ai trouvé que Zola a très bien exploité le thème de la passion amoureuse l'analysant sous toutes ses formes le long des 400 pages : l'amour maternel, l'amour passionnel, l'amour filial, tout est disséqué par l'auteur.

Hélène Grandjean, le personnage principal, est d'une nature douce et tranquille, un peu molle dirons-nous. Elle ne connaît point les affres de la passion et sa vie monotone tourne autour de sa fille Jeanne et de la visite de deux amis qui sont frères : un prêtre et un commerçant. Loin d'être atteinte des tares de sa famille c'est sa fille Jeanne qui en a hérité : de sa grand-mère Ursule Macquart et de son aïeule Adélaïde Fouque. Cette petite fille ressent un amour exclusif pour sa mère et est très fusionnelle avec elle. Chaque personne qui s'immisce trop dans le duo mère-fille subit les bouderies te les caprices de Jeanne. Une vraie tête à claques qui fait qu'on n'aime pas trop ce personnage mais face à la maladie et aux états d'âme de la petite, on ne peut qu'être touché par cette enfant qui a peur de l'abandon.

Autres personnages qui viennent personnifier à un autre type d'amour, plus simple et naïf, sans perdre de vue le côté sensuel mais franchouillard, le couple Rosalie et Zéphyrin respectueusement servante d'Hélène et son fiancé militaire. Même si leur histoire est d'un intérêt un peu limité, elle montre un amour plus simple et sincère a contrario de celui d'Hélène et du Dr Deberle ou encore de la femme de celui-ci avec un bellâtre. Car l'amour bourgeois est passé au crible dans toute son hypocrisie (l'adultère est fréquent). Des scènes théâtrales dignes des histoires d'amour les plus passionnelles sont égrenées dans le roman. Le personnage de la vieille mère Fétu qui semble être un diablotin poussant à la mauvaise action sous ses airs de pauvresse.

Et finalement ce qui m'a le plus plu dans ce roman ce sont les magnifiques descriptions des vues sur Paris que contemplent Hélène et Jeanne. S'arrangeant de la réalité historique (tous les monuments cités n'étaient pas construits) Zola nous livre des vues magnifiques pleines de poésie quotidienne. On adorerait nous-même être à la fenêtre de cet appartement de Passy (alors considérée comme la banlieue) admirer les Invalides, le Panthéon et autres bâtiments.

Il n'est donc pas étonnant au vue du récit que ce livre semble atypique dans l'histoire des Rougon-Macquart. Le ton de ce roman se fait dans une sorte de douceur et de mollesse perpétuelles où la passion dure peu. La tragédie est bien au rendez-vous mais étant annoncée bien en amont, on est moins sensible à la situation. Loin d'atteindre le niveau d'un Assommoir, ce roman reste toutefois agréable à découvrir et à lire.

 

Publié dans Classique

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N
Il m'a un peu surpris ce roman et j'ai bien aimé son atmosphère. Un peu théâtrale. Ça fait du bien après L'Assommoir.
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W
Il est très différent de L'Assommoir voire des autres récits. Je ne m'attendais pas à cette sorte de douceur languissante lorsque je l'ai lu mais j'ai bien apprécié. Comme tu dis il y a un côté très théâtral jusqu'à la tragédie finale.