Les Rougon-Macquart, tome 7 : l'Assommoir d'Emile Zola
Classique

Format poche
Edition : Le livre de poche
Date de parution : 2009
Nombre de pages : 567
Qu'est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd'hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d'Or version Second Empire?
Arrivée au septième tome des Rougon-Macquart, je peux affirmer que L'Assommoir est celui qui m'a le plus touché et révolté. Ce roman retrace le destin de Gervaise Macquart, de son arrivée à Paris jusqu'à son décès tragique.
Tout comme dans Le ventre de Paris, Zola s'intéresse au monde ouvrier : les blanchisseuses, les zingueurs, les forgerons... dont certains métiers sont peu à peu appelés à disparaître à cause des machines (le passage avec Goujet faisant visiter son atelier à Gervaise est édifiant). Ayant choisi le quartier de la Goutte d'or comme décor, Zola y décrit une vie besogneuse, souvent difficile, empoisonnée par l'alcool qui déleste les ouvriers de leur agent à peine le salaire touché.
Le lecteur s'attache rapidement à Gervaise. Abandonnée par Lantier avec ses deux enfants, cette femme courageuse va persévérer dans son travail et retrouver l'amour. Victime d'une vengeance alors qu'elle est au sommet de sa situation, Gervaise va connaître une terrible descente aux enfers. Et si parfois, une alternative heureuse semble s'offrir à elle, ses mauvais choix l'entraînent au fond.
Le titre du roman n'est pas anodin, L'Assommoir est le troquet où les ouvriers viennent boire un alcool de mauvaise qualité. A l'intérieur tel un roi trône l'alambic destructeur de vies. Zola nous montre les ravages que provoque l'alcool jusqu'à décrire les crises de delirium tremens dont est victime Coupeau. Mais l'alcool n'est pas le seul facteur de déchéance, la fainéantise corrompt les âmes et semble se propager à grande vitesse telle une peste. Ajouter à cela les méchancetés de la nature humaine et le tableau est complet pour un roman noir et terrifiant dans sa réalité sociale.
Encore une fois, Zola montre un réel talent pour décrire la société de son époque d'une plume inspirée et acérée. N'hésitant pas à s'approprier l'argot pour donner plus de force au récit, il vous emmènera dans les méandres les plus sombres de la vie ouvrière.
