La Trilogie de la lune, tome 2 : la lune n'est pas pour nous de Johan Heliot
Roman SF
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Format poche
Edition : Folio SF
Date de parution : 2007
Nombre de pages : 380
Si la colonie libertaire de la Lune prospère grâce à la technologie extraterrestre développée par les Ishkiss, sur Terre rien ne va plus...
La France est sous la coupe des ligues fascistes et l'Allemagne nazie se prépare à lancer la plus fantastique offensive de toute l'histoire. A Paris, Léo Malet, jeune cambrioleur anarchiste, fait une drôle de découverte en perçant le coffre d'un certain vieux maréchal. Ce sera le début d'un incroyable périple, qui conduira Léo, épaulé par Albert Londres, des bas-fonds de Paris aux hauts plateaux du Tibet, en passant par la forteresse du Haut-Koenigsbourg, le désert mexicain et Germania.
Après avoir eu comme héros Jules Verne dans le premier tome, c'est en compagnie du journaliste Albert Londres et Léo Malet (écrivain de Nestor Burma) que se poursuit l'aventure cinquante ans après. Comme le laissait présager le final du premier opus, La lune n'est pas pour nous voit en protagoniste du mal Adolf Hitler et toute sa clique nazie.
Nous sommes en 1933 et l'Europe est sous domination allemande. A Paris, les monuments ne sont plus là mais partis embellir Berlin alors que les quartiers pauvres dominent le paysage. L'électricité est coupée plusieurs fois par jour et même les puissants du pays subissent ce traitement. C'est dans ce décor un peu triste qu'évolue Léo Malet embarqué dans une histoire de cambriolage qui tourne mal. Pourchassé, il comprend qu'il a mis la main sur des documents confidentiels.
Sa route croisera celle d'Albert Londres le célèbre journaliste décédé en 1932 dans un naufrage. Un détail judicieusement utilisé par l'auteur en ouverture de son roman. Résistant et sympathisant sélénite, Albert essaye de déjouer les complots qu'Hitler fourbit contre la lune qui a contrario de la Terre, a prospéré. Désormais terraformée grâce à la technologie ishkiss et aux connaissances humaines, elle est une planète libre et autonome comme un pied de nez aux ambitions dictatoriales d'Hitler.
Avec cette suite, Johan Heliot reprend la recette qui a si bien marché dans le premier volume. reprenant des personnalités de l'époque, il mêle avec fantaisie réalité et fiction. Et si le choix du nazisme porterait à croire à un roman sombre, il n'en est rien car c'est avec un humour subtilement distillé que la situation nous est présenté. Il faut le dire, les sympathisants d'Hitler sont tous un peu grotesques comme leur maître à penser. Les chamailleries d'écoliers (entre Göring et Himmler notamment) se succèdent pour pouvoir plaire au dictateur qui pète les plombs à tout bout de champ. Mention spéciale au personnage de Hermann Göring, extravagant en héroïnomane fou à lier.
Le lecteur croisera au fil des pages d'autres personnalités : Drouot, Brasillach, Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich Von Stroheim, Léon Blum, Albert Einstein ou encore Robert Oppenheimer. Une pléthore de personnages mais qui n'atteignent pas le charisme de Jules Verne du premier opus. On remarquera aussi le retour de Jaume, simple flic devenu commissaire et quasi retraité.
Johan Heliot nous offre donc une suite de qualité, pas évident vu que l'effet de surprise n'est plus là. Grâce à de l'humour et à une intrigue soutenue, je suis restée accrochée au récit sans problème. Vivement la lecture du dernier tome !
