Contes de la fée verte de Poppy Z. Brite
Recueil de nouvelles genre fantastique

Format poche
Traducteur : Jean-Daniel Brèque
Edition : Folio SF
Date de parution : 2011
Nombre de pages : 265 pages
Les bayous recèlent de bien terribles secrets. En douze nouvelles, poétiques et vénéneuses, gothiques et romantiques, Poppy Z. Brite nous convie à participer à un voyage sans retour où un fantôme se lie avec une strip-teaseuse, où deux siamois refusent d'être séparés, où deux amants explorent les limites de leur passion... Même les deux crochets par New York et Calcutta (où "cinq millions de personnes semblent déjà mortes – pourraient tout aussi bien l'être – et où cinq autres millions aimeraient bien mourir."), ne sauraient retenir longtemps les monstres, les paumés et les amants de cette Nouvelle-Orléans méphitique, torride, avide d'amour et de sang.
Les nouvelles :
- Anges
- Conte géorgien
- Sa bouche aura le goût de la fée verte
- Musique en option pour voix et piano
- Xénophobie
- La sixième sentinelle
- Disparu
- Traces de pas dans l'eau
- Prise de tête à New-York
- Calcutta, seigneur des nerfs
- Paternité
- Cendres du souvenir, poussière du désir
J'avais envie de découvrir depuis un moment Poppy Z. Brite et ce recueil m'a donné une bonne idée de ce qu'est son style et son univers. Même si je n'ai pas adhéré à tout, j'ai très envie de découvrir d'autres oeuvres de cette écrivaine.
En premier lieu, j'ai pensé à Anne Rice en lisant les nouvelles : la Nouvelle-Orléans, les bayous, les hommes au physique vampirique... J'ai retrouvé une atmosphère séduisante, parfois glauque, pleine de mystères. L'influence gothique moderne y est très forte mêlée à la charogne et à la mort, ce que Baudelaire n'aurait pas renié. Poppy Z. Brite met la mort et la tragédie humaine au coeur de ses récits avec tout autour un decorum de dentelle noire, de cadavres et d'odeurs pourrissantes. Certains passages peuvent surprendre voire choquer mais ne dépareillent pas.
L'écriture est agréable et enivrante emmenant loin le lecteur dans un monde cruel et pervers. Le raffinement du vocabulaire laisse parfois place à des mots crus caractérisant la cruauté des situations.
Mais comme souvent dans les recueils, le meilleur côtoie le moins bon. Les textes écrits sur plusieurs années sont d'une grande disparité et ne présentent pas de liens entre eux mise à part Anges et Prise de tête à New-York où l'on retrouve deux personnages emblématiques de l'auteur (très envie de lire Âmes damnées du coup). Je pense que c'est aussi pour cette raison que je reste un peu sur une déception malgré un univers fascinant qui me plaît beaucoup.
La lecture à commencé de façon très forte avec Anges que j'ai beaucoup aimé. Les personnages de Ghost et Steve sont intéressants et fascinants et j'ai beaucoup aimé le contexte. Ça a été moins le cas avec l'histoire de New York dont le sujet m'a moins plu. Mais au fil des histoires, je me suis lassée des ressemblances de personnages, d'atmosphère et de contexte. Étrangement, la nouvelle sur Calcutta qui s'attire tous les honneurs, m'a plutôt ennuyé. Le bilan de cette lecture reste positive même si tout ne m'a pas plu. Brite possède un univers unique et incroyable où l'on aime se plonger avec délectation mêlée de répugnance.

