Le Montespan de Jean Teulé
Roman historique
Format poche
Edition : Pocket
Date de parution : 2009
Nombre de pages : 309 pages
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan...
Depuis que j'ai été conquise par Charlie IX, j'apprécie Jean Teulé et j'ai lu quelques-uns de ces romans. On m'a conseillé celui-ci, Le Montespan.
Au début, c'est une merveilleuse histoire d'amour. Louis-Henri et Françoise (avant de se rebaptiser Athénaïs) s'aiment d'un amour passionné et très sexuel (de vrais lapins !). Deux enfants viennent couronner ce mariage, le hic : ils sont pauvres malgré leur noblesse. Alors quand la belle Athénaïs se fait remarquer par Louis XIV, elle prend ses cliques et ses claques pour s'installer à la cour, abandonnant mari et enfants.
Malgré les fantaisies de Jean Teulé : vocabulaire "vulgaire", situations farfelues ou ridicules... j'ai été très touchée par l'histoire du marquis de Montespan. Un homme qui, malgré "l'honneur qui lui est fait", n'accepte pas d'être cocu. S'ensuit une guerre psychologique contre le roi Louis XIV, une guerre qui le mettra dans des situations ridicules mais aussi en prison. Le pire est de voir l'indifférence que ressent la marquise de Montespan. C'est terrible surtout vis à vis de ses enfants.
Jean Teulé dresse un portrait sans complaisance du monarque mais surtout de sa cour, cruelle à souhait envers les personnes répudiées. La situation de la noblesse est vacillante. S'ils veulent s'élever dans la hiérarchie ou tout simplement gagner de l'argent, la guerre, la lèche ou la présence de leur femme dans le lit du souverain semblent être les seuls moyens pour vivre honorablement. On savait que Louis XIV régnait avec une poigne de fer, aimant humilier la noblesse suite à son traumatisme de la Fronde, ce roman le montre sans concession.
Même si le ton paillard peut décontenancer, j'ai aimé cette plongée dans les pensées du marquis de Montespan car sa seule malchance est d'avoir trop aimé.