Les Rougon-Macquart, tome 2 : la Curée d'Emile Zola

Publié le par Walpurgis

Classique français

Format poche

Edition : Le livre de poche

Collection : Classiques de poche

Date de parution : 1996

Nombre de pages : 412 pages

A cette heure, Paris offrait, pour un homme comme Aristide Saccard, le plus intéressant des spectacles. L'Empire venait d'être proclamé... Le silence s'était fait à la tribune et dans les journaux. La société, sauvée encore une fois, se félicitait, se reposait, faisait la grasse matinée, maintenant qu'un gouvernement fort la protégeait et lui ôtait jusqu'au souci de penser et de régler ses affaires. La grande préoccupation de la société était de savoir à quels amusements elle allait tuer le temps. Selon l'heureuse expression d'Eugène Rougon, Paris se mettait à table et rêvait gaudriole au dessert... L'Empire allait faire de Paris le mauvais lieu de l'Europe.

Lu en première littéraire, La Curée m'avait plutôt plu même si nos esprits adolescents gloussaient sur certaines scènes "osées" du livre.
Aristide Saccard part à la conquête de Paris afin de devenir quelqu'un à la façon de son frère aîné Eugène Rougon qui, d'ailleurs, avait réussi à sauver sa famille du désastre en province en les conseillant dans le premier tome. Après des débuts laborieux et son veuvage, il épouse Renée une jeune bourgeoise frivole et parallèlement va connaître en tant que spéculateur un succès qui va faire sa fortune.
Mais au-delà de la réussite d'un homme et de la détresse d'une femme, Zola nous peint la société parisienne au temps de Napoléon III. Une société éprise de modernité où Paris éventrée par les travaux du Baron Haussmann est ravagée par la spéculation et les arnaques. Quant à la bourgeoisie, elle se perd dans des fêtes somptueuses où le dévergondage semble de mise avec la présence de femmes dites actrices ou autres qui sont les maîtresses d'hommes puissants mais mariés.
Via la descente aux enfers de Renée, on assiste à la déchéance d'un femme qui perd tout sens des réalités. Pleine d'ennui, elle trouvera dans les interdits un bonheur factice reflet des amusements de cette société bourgeoise mais sera aussi victime d'un aveuglement face à la dilapidation de sa fortune par son propre mari.
Et pour terminer ce trio infernal, il y a Maxime, fils d'Aristide et d'Angèle sa première femme, dandy quasi androgyne, séducteur perdu dans les plaisirs de la vie.
Zola nous brosse donc un portrait au vitriol de cette société décadente où l'argent et le paraître sont les maîtres mots. Un véritable plaisir à lire malgré quelques longueurs. Quant aux descriptions des maisons ou des tenues, elles sont d'une précision remarquable. Un roman à ne pas rater si vous souhaitez en savoir plus sur cette époque ou que vous aimez Zola.

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