Les Portes de la perception d'Aldous Huxley
Essai contemporain

Format : poche
Traducteur : Jules Castier
Edition : Editions du Rocher
Collection : Domaine Etranger
Date de parution : 2009
Nombre de pages : 319 pages
Aldous Huxley conte son expérience des paradis artificiels via son ingestion de mescaline. Outre ce récit, l’auteur partage ses idées sur l’art, le temps ou encore le progrès.
Depuis le temps que je souhaitais lire cet ouvrage, je dois avouer que la déception fut grande. Je m’attendais à plonger avec Huxley dans ses hallucinations dues à la mescaline mais passé le premier chapitre, l’expérience s’arrête là. Viennent ensuite différents essais philosophiques sur des sujets comme le temps, la paix… Et là, j’ai eu un mal fou à terminer le livre. J’ai beau avoir suivi un cursus socio-anthropologie et avoir quelques connaissances pour aborder l’ouvrage, je me suis vite sentie dépassée et j’ai dû appeler l’ami internet à l’aide.
Mais reprenons dans l’ordre. Le passage où Huxley parle de son expérience avec la mescaline est intéressant. Après ingestion de la substance, il décrit ses sensations et les changements qu’il ressent avec de nouvelles perceptions sur l’art, la société et les drogues. J’ai trouvé intéressant que l’esprit se focalise sur des détails a priori dérisoires et que la beauté qui en découle permet à l’esprit de savourer sereinement ces moments de contemplation. Le plus intéressant mais aussi étonnant est que cette expérience est médicale ! Huxley est enregistré par le psychiatre anglais Humphrey Osmond et accompagné de divers témoins dont sa femme. Cette expérience s’est déroulée en 1953 à l’époque où les scientifiques cherchaient à savoir si la mescaline, issue du peyotl, pouvait soigner la schizophrénie.
Cette expérience est suivie du regard d’Huxley sur la drogue et la société, l’art, le temps. Ses réflexions se font sous l’influence de la mescaline et Huxley élève au-dessus de tout la contemplation. Il médite aussi sur la folie, état dont il se sent proche sous l’influence de la substance.
Le bémol est que le récit est truffé de références inaccessibles à une personne sans bagages philosophiques, sociologiques ou encore psychologiques. Par exemple, l’utilisation du terme « Istigkeit » qui définit l’Etre selon Maître Eckhart, philosophe et théologien dominicain ou la référence à Bergson (ouf, je le connais celui-là !) demandent un minimum de connaissance.
Suite à ce récit, l’auteur expose différentes opinions sur la religion et là il faut avouer que j’ai trouvé ça assez barbant. J’ai déjà lu des récits philosophiques mais là je n’ai pas du tout accroché, le pire est que je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être les sujets abordés, les opinions trop tranchées, je ne saurais dire.
En conclusion, une grosse déception pour moi, je pensais réellement que cet ouvrage allait retranscrire l’expérience de la mescaline de façon plus poussée.
Petit plus :
Le titre Les Portes de la perception vient du poète anglais William Blake qui écrivait : « Si les portes de la perception étaient nettoyées, toute chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est, infinie. »