L'Espoir d'André Malraux

Publié le par Walpurgis

Roman historique

Format poche

Edition : Folio

Date de parution : 2010

Nombre de pages : 608

Le pilote continuait son cercle, reprenait l'Alcazar à la tangente ; la bombe était tombée au milieu de la cour. Les obus de l'Alcazar suivaient l'avion, qui repassa, lança la seconde grosse bombe, repartit, s'approcha de nouveau. La main de nouveau dressée de Marcelino ne s'abaissa pas : dans la cour, des draps blancs venaient d'être étendus en toute hâte : l'Alcazar se rendait. Jaime et Pol boxaient de jubilation. Tout l'équipage trépignait dans la carlingue. Au ras des nuages apparut la chasse ennemie. La guerre d'Espagne vue par Malraux, qui a réalisé aussi, d'après L'Espoir, un des plus grands films de l'histoire du cinéma.

Avec L'espoir, André Malraux nous offre son témoignage sur la guerre d'Espagne, à laquelle il a participé de 1936 à 1937  dans l'aviation. Ce roman traite donc du début du conflit du coup d'état nationaliste à la bataille de Guadalajara. Le point de vue est exclusivement républicain, Malraux s'attache à décrire l'évolution de ce camp face à la menace nationaliste.

Le roman est divisé en trois parties mais n'est pas linéaire bien que la chronologie soit respectée. La cassure vient du choix de l'auteur de nous présenter toute une galerie de personnages dont le destin se révèle parfois bref. Cela donne une impression de portraits rapidement esquissés, qui ne prennent pas jamais d'importance malgré la réapparition régulière de certains personnages. Dans ces derniers, certains nous marquent malgré un destin court alors que l'on est incapable de reconnaître d'autres personnages pourtant présents tout au long du roman.

Ce choix de Malraux offre une vision globale du camp républicain. Le lecteur qui ne connaît rien du conflit sera irrémédiablement perdu, il faut des connaissances solides particulièrement sur le volet politique. Les personnages représentent les différentes mouvances qui ont constitué l'opposition au franquisme avec toute la complexité qu'offrait cette mosaïque d'opinions politiques : communistes, anarchistes, socialistes... Dans sa première partie intitulée l'illusion lyrique, Malraux décrit parfaitement cet enthousiasme du camp républicain désorganisé qui pense renverser les nationalistes qu'avec leur cœur et leur courage. Le Manzanarès, la deuxième partie, montre la nécessité de s'organiser et de créer une véritable armée suite à l'avancée des nationaux qui menacent Madrid. Enfin, l'espoir, titre de la dernière partie, incarne les espérances du camp républicain avec une victoire célébrant l'héroïsme de ces hommes.

Mais L'espoir n'est pas seulement un roman sur la guerre, c'est aussi un roman philosophique sur ce conflit. De quoi déstabiliser le lecteur qui s'ennuie à écouter les affrontements d'opinions qui se succèdent. Dommage car on se passionne pour les passages consacrés aux aviateurs, à leurs missions même si on regrette le manque de contextualisation. Comme dit plus haut si la on ne connaît rien à la guerre d'Espagne, on ne comprendra pas grand chose.

Finalement je ne sais pas quoi penser de ce livre. Je n'ai pas tout aimé mais je n'ai pas tout détesté non plus. Il y a parfois des moments géniaux et marquants et à côté de ça de l'ennui, de la philosophie assommante, des personnages qui ne le sont pas vraiment. L'espoir m'a donc partiellement déçu même si je ne peux oublier certains passages. A lire si on veut découvrir Malraux ou si on est intéressé par la guerre d'Espagne.

 

Publié dans Historique

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