Welcome to Harmony de Juan de Dios Garduño
Roman SF
Grand format
Traduction : Florence Dolisi
Edition : Eclipse
Date de parution : 2014
Nombre de pages : 308
La Troisième Guerre mondiale a eu lieu… L’Humanité a presque disparu, décimée par des armes biologiques, et les rares survivants sont traqués par des morts-vivants conçus pour tuer. Dans la banlieue de Bangor, une simple rue sépare les trois derniers habitants de la ville. D’un côté, Jack et sa fille Lu. De l’autre, Patrick. Deux maisons retranchées derrière des défenses improvisées, deux maisons sous la neige, dans l’hiver sans fin du Maine… Loin de s’entraider, les voisins se vouent une haine farouche alors même que le monde semble toucher à sa fin. Mais alors que les morts-vivants sont de retour, poussant les familles dans leurs derniers retranchements, la survie de tous dépendra de leur capacité à surmonter leur passé…
Welcome to Harmony a priori est un roman de zombies. Mais il serait réducteur de dire ça car finalement les créatures se font plutôt rares malgré des apparitions marquantes. Ce livre est surtout l'histoire de deux êtres, deux anciens amis, Jack et Patrick. Ils sont seuls au monde dans cette petite ville perdue du Maine, Jack a sa petite fille Lu avec lui, Patrick a son chien, ils vivent côte à côte mais la rancoeur de Jack empêche tout lien.
Juan de dios Garduño va dérouler son récit pour expliquer la genèse du conflit entre les deux hommes mais aussi celui qui a engendré ce nouveau monde. Troisième guerre mondiale, superguerriers biologiques se superposent aux problèmes quotidiens d'amitié, de vie de couple et de jalousie. Vue d'Harmony, la Troisième Guerre Mondiale semble loin, comme dans le roman Dans la forêt de Jean Hegland, la petite ville semble plutôt isolée mais pourtant se fait bien rattraper par les événements. Les explications sont brèves mais assez éloquentes pour comprendre la quasi annihilation de l'humanité.
Ce qui m'a gêné pendant ma lecture ce sont les choix incohérents de l'auteur. Déjà la haine que voue Jack envers Patrick paraît bien pathétique au vu du problème. C'est la fin du monde, tu as une gamine à nourrir mais tu préfères faire la gueule qu'assurer ta survie. De plus si Harmony est isolée, elle n'a pas été pillée (grâce à ses policiers) et n'a pas subi d'attaques zombies (alors qu'un événement important se passe assez près). Ensuite l'auteur tombe dans la facilité. Il utilise plusieurs deus ex machina pour faire avancer son intrigue et la conclure.
Quant aux zombies, je les ai trouvé plutôt bien exploités même si on les voit peu. Leur présence ajoute de la tension au récit, révèlent des particularités originales comme on nous l'annonce dans la préface. Après est-ce suffisant pour rendre ce roman intéressant ? Pas vraiment.
Finalement le récit est convenu et même si ce n'est pas désagréable à lire, c'est trop simple et pas assez travaillé. Les impressions de déjà-vu, les facilités scénaristiques et le personnage de Jack ne m'ont définitivement pas convaincus.