Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee

Publié le par Walpurgis

Roman américain

Format poche

Traduction : Isabelle Stoïanov

Edition : Le livre de poche

Date de parution : 2013

Nombre de pages : 434

Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.

Voilà un classique de la littérature américaine que je n'avais pas encore lu. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur c'est l'histoire de la condition des noirs dans le sud des Etats-Unis vu par Scout, une gamine de 8-9 ans. J'ai été décontenancée par le début du roman car je pensais rentrer assez vite dans le vif du sujet c'est à dire le procès et ce n'est pas du tout le cas.

L'action se situe à Maycomb, petite ville d'Alabama où la ségrégation est présente. Les noirs souvent appelés nègres sont au service des blancs. Souvent méprisés, ils ne semblent respectés que par peu de personne dont l'avocat Atticus Finch. Celui-ci d'ailleurs décide d'être l'avocat d'un homme noir accusé d'avoir violé une blanche malgré les protestations d'une certaine partie de la population. Ce changement d'attitude sera subie par ses enfants Jem et Scout, élevés de façon très libre par leur père.

Ce livre se centre donc sur les souvenirs d'enfance de Scout. L'atmosphère des petites villes du sud est très bien transcrite. On sent des moeurs particulières, un attachement incroyable à leur terre, à leur vision des choses bref des conservateurs et traditionalistes en puissance. Une grande fierté anime la population d'être de Maycomb et peu partent de là-bas. Toute une tradition de vieilles familles dont la généalogie est d'une grande importance reste vivace avec ses préjugés, les tares... Outre les familles d'importance, il y a les blancs miséreux et encore en-dessous sur l'échelle sociale les noirs.

La situation des noirs est celle d'anciens esclaves. S'il n'existe plus (l'histoire se passe dans les années 30), l'esclavage s'est transformée en sorte de servitude sans violence, ils sont pourtant l'âme des maisons américaines. Ils élèvent les enfants, s'occupent des plus âgés, entretiennent les maisons et les jardins... Et jamais ils ne sont reconnus comme les égaux des blancs et le seul homme blanc marié à une noire a été mis au ban de la société de ses égaux. 

Comme dit plus haut, le livre parle beaucoup de l'enfance via les souvenirs de Scout. Petite fille garçon manqué à l'intelligence vive, elle partage ses jeux avec son frère Jem et leur ami Dill qui ne vient que l'été. Entre imitations d'adultes et histoires inventées, ils enquêtent avec acharnement sur leur voisin Boo Radley qui ne sort jamais. Les fantasmes se multiplient jusqu'à une révélation finale très touchante. 

Mais surtout ce qui est intéressant c'est le changement d'attitude lorsqu' Atticus Finch devient l'avocat de Tom Robinson. Les enfants se font insultés par les autres élèves mais aussi par les parents, la tension montre au fil du récit notamment devant l'inflexibilité d'Atticus. Le procès qui arrive en dernière partie du livre est incroyable comme le verdict,  les réactions qui s'ensuivent sont contrastées et mènent à des drames individuels qui rejaillissent sur la ville entière.

Ce très beau roman est donc une dénonciation de cette société sclérosée enfermée dans son passé qu'elle pense prestigieux mais aussi une ode à la différence. Outre la question de la couleur de peau, c'est aussi le droit de vivre différemment ou d'élever à sa façon ses enfants et le livre regorge de détails pour montrer que plus de personnes veulent sortir de ce carcan imposé inconsciemment. Une belle lecture à mettre entre toutes les mains.

 

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F
Je suis ravie que tu aies aimé ce roman car, comme tu le sais, je l'avais adoré ! J'avais acheté le film dans la foulée et je ne l'ai toujours pas regardé et je n'ai pas encore la suite non plus.
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W
La suite est décevante et il y a quelques incohérences plus une partie sur l'historique de Maycomb qui est un copié-collé. Par contre je n'ai jamais vu le film.