Le chant de Kali de Dan Simmons
Roman fantastique
Format poche
Edition : Pocket
Date de parution : 2018
Nombre de pages : 368
" Il est des lieux maléfiques qui ne devraient pas exister. Il est des villes malfaisantes où l'on ne peut demeurer. Calcutta est de celles-là. Avant Calcutta, pareille idée m'aurait fait rire. Avant Calcutta, je ne croyais pas au mal, et surtout pas comme s'il était une force indépendante des hommes. Avant Calcutta, je n'étais qu'un imbécile. " Robert Luczak est envoyé à Calcutta par sa maison d'édition pour récupérer le mystérieux manuscrit d'un poète que tous croyaient mort depuis huit ans. Mission simple en apparence, mais qui prend des allures de descente aux enfers dès lors que son chemin croise celui des Kapalikas, secte vouée à l'adoration de la meurtrière Kali dont les membres font régner la terreur sur la ville. Sacrifices humains, cadavres ressuscités, meurtres en pagaille... Luczak comprendra - mais trop tard - que rien n'arrête le chant macabre de Kali.
Dan Simmons, je le connais surtout en SF mais je sais qu'il est aussi un maître de l'horreur. Le chant de Kali appartient à cette seconde catégorie mêlée à du fantastique.
L'histoire nous amène fin des années 70, début des années 80. Robert Luczak est envoyé en mission à Calcutta à la recherche du poète indien Das, censé être mort depuis 8 ans. Accompagné de sa femme d'origine indienne et de son bébé, il va vivre une aventure éprouvante et horrible.
La véritable star du livre est la ville de Calcutta. Dès le départ, Robert Luczak n'y est pas à son aise. Miséreuse, surpeuplée, polluée, la ville est loin de faire rêver et revêt même un aspect inquiétant. Seul l'hôtel où loge le couple donne un semblant de sécurité. A la fois repoussante et fascinante, la ville va emprisonner le journaliste-écrivain et lui faire perdre pied jusqu'à un dénouement terrible et tragique.
Au cours de ses recherches sur le poète, Luczak va tomber sur des gens étranges ou qu'il ne semble pas vraiment comprendre même lorsque ceux-ci ont le couvert de la respectabilité. Le récit terrifiant d'un jeune homme sur les pratiques d'une secte d'adorateurs de la déesse Kali et l'enquête sur Das vont le plonger dans une angoisse mystique et horrible où l'on ne sait pas véritablement si c'est un cauchemar ou la terrible réalité.
Ce court roman est donc agréable à lire et quelques sensations d'horreur vous feront frémir. Il est certain que vous n'aurez pas forcément envie d'aller à Calcutta après ça. On sent le talent naissant de Dan Simmons à la lecture (c'est son premier roman) mais loin de ses chefs d'oeuvre de SF qui l'ont rendu populaire. Je pense que ce récit mériterait un reboot en roman-fleuve avec des explications plus poussées comme il sait si bien le faire.