Et que celui qui a soif, vienne : un roman de pirates de Sylvain Pattieu

Publié le par Walpurgis

Roman d'aventures

Format poche

Edition : Babel

Date de parution : 2017

Nombre de pages : 432

De l’Ancien au Nouveau Monde, le destin de trois bateaux et de leurs équipages, un négrier, un vaisseau pirate et un navire marchand. Avec ces péripéties nombreuses et ses personnages fascinants (depuis l’esclave africain jusque l’armateur hollandais), cet hommage aux romans d’aventures se saisit du genre pour le renouveler d’une façon très inventive. Un roman contemporain, donc, au grand souffle romanesque, porté par une réflexion politique sur ce que fut cette première mondialisation.

Si vous n'aimez pas les romans atypiques, passez votre chemin car Et que celui qui a soif, vienne est de ceux-là. Il semble bien que les pirates inspirent des histoires hors des clous aux auteurs comme j'avais déjà pu le constater avec Le déchronologue de Stéphane Beauverger ou Le vaisseau ardent de Jean-Claude Marguerite. 

Sylvain Pattieu a mis beaucoup de lui-même dans ce roman. Le lecteur est prévenu avant sa lecture, on plonge parfois dans les souvenirs les plus intimes de l'auteur au détour d'un paragraphe qui traitait de l'histoire principale. La première fois, j'ai été décontenancée mais c'est tellement bien fait que rapidement on intègre cette particularité. 

Le roman est construit en deux parties : la première intitulée l'Ancien Monde narre les aventures de trois bateaux et de leurs équipages de façon séparée, la deuxième, Le Nouveau Monde, s'intéresse à la suite des événements sachant que tous les équipages vont se croiser voire faire un bout de route ensemble. Les trois bateaux et leurs équipages sont présentés brièvement en début de chapitre : L'Enterprize navire esclavagiste de pavillon anglais, le Florissant galion français et Le Batavia navire marchand hollandais. Un quatrième bateau représentant de la piraterie, Le Fancy, est aussi cité. Les trois chapitres composant la première partie sont l'occasion pour l'auteur de développer trois récits différents et faire une peinture maritime de l'époque. Esclavage, hiérarchie de la marine, statut des femmes, prémices de la mondialisation du commerce, philosophie de vie des pirates voire sociologie des marins, tout passe sous la plume de l'auteur. On apprend beaucoup et ce roman est une porte d'entrée vers des horizons riches en connaissance. 

Bien évidemment, cette histoire reste un roman de pirates et narre une aventure entre chasse aux bateaux, butin, liberté de vivre... Les personnages sont hauts en couleurs pour la plupart et certains nous marquent de façon indélébile telle le flamboyant John Calico, la déterminée Katharina ou le sage César. Parfois on peut regretter de ne pas en savoir plus sur eux mais c'est le jeu de ce roman qui rend un bel hommage aux romans de piraterie.

En conclusion, un roman à la forme atypique qui ravira les fans d'aventures maritimes. Cette histoire redonne un parfum d'enfance si jamais vous étiez fan de L'île au trésor ou de Robinson Crusoé.

 

Publié dans Aventure

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