Le liseur de Bernhard Schlink
Roman contemporain
Format poche
Traduction : Bernard Lortholary
Edition : Folio
Date de parution : 1999
Nombre de pages : 243
A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain.
Le liseur est scindé en trois parties. Une première consacrée à la rencontre et à l'histoire d'amour entre Michaël, adolescent, et Hanna, de 20 ans son aînée. Le lecteur s'insinue dans l'intimité du couple et de ses rituels : l'amour, le bain, la lecture à haute voix. Leur relation connaît quelques remous, Hanna ayant des réactions parfois étranges puis brutalement tout s'arrête avec la disparition de celle-ci pour entamer une seconde partie où tout comme Michaël, le lecteur est spectateur d'une Hanna accusée d'avoir été une gardienne de camp pendant la 2nde Guerre Mondiale.
Cette partie sur le procès est plus froide. Michaël se plonge dans l'introspection et surtout se questionne sur l'amour qu'il a ressenti pour Hanna alors qu'elle semble avoir été un monstre. La culpabilité ressentie par le jeune homme est celle d'une génération tout entière,née après la guerre et qui se demande comment se reconstruire face à des parents plus ou moins complices du pouvoir nazi. Sans rien excuser sur le comportement d'Hanna, le lecteur comme Michaël découvre le secret d'Hanna qui ne la déresponsabilise en rien et nous la rend même encore plus antipathique.
La dernière partie est le retour à une vie quotidienne une fois le procès terminé. L'histoire avec Hanna n'est pas totalement terminé. On sent une atmosphère teintée d'amertume dans ces dernières pages. Michaël décide enfin d'écrire son histoire avec Hanna afin d'exorciser le passé dont il n'est pas responsable. Ce livre est assez étonnant car le point de vue reste distancié alors que c'est Michaël qui en est le narrateur. Loin d'être un mélo qui aurait pu tomber dans les travers classiques du genre, le récit se veut simple voire un peu froid afin que le lecteur ne tombe pas dans un trop plein d'émotions. Une belle histoire mais qui ne m'a pas forcément envie de voit l'adaptation cinématographique.