La saga Malaussène, tome 2 : la fée carabine de Daniel Pennac
Roman contemporain
Format poche
Edition : Folio
Date de parution : 1993
Nombre de pages : 309
" Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? " Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, coeur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (" l'innocence m'aime ") et pourtant... pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.
Après Au bonheur des ogres, je n'étais pas pleinement convaincue de poursuivre la saga Malaussène et La fée carabine devait me décider si je continuais ou non la suite. Bien m'en a pris, ce roman m'a beaucoup amusé et j'ai pleinement apprécié cette nouvelle aventure de Benjamin Malaussène et de sa famille atypique.
Lorqu'un policier se fait buter, tout le quartier de Belleville vit dans la terreur surtout qu'un serial killer de vieilles dames rôde aux alentours. Benjamin Malaussène voit son chien tombé dans le coma et sa copine journaliste disparaître. Parallèlement, les policiers se mobilisent pour diverses enquêtes : le tueur de vieilles, le tueur du flic et la dernière affaire : une femme laissée pour morte.
Deux policiers vont être mis en avant pendant tout le récit : Pastor, jeune flic surdoué au passé mystérieux, et Van Thian, son partenaire, vieux flic désabusé. Et bien sûr, la famille Malaussène agrandie par plusieurs grands-pères ramenés par Julia la copine de Benjamin est toujours présente et a son rôle à jouer.
Le récit est loufoque mais rien d'absurde ici. Chaque situation ou personnage semble s'imbriquer naturellement à l'histoire. Leur rôle est évident et tout cela se lit de façon fluide et facile. On s'amuse des jeux de mots, des métaphores et de la poésie qui s'installe parmi les événements bruts et parfois cruels.
Les enquêtes policières se lient entre elles et le lecteur, passionné, suit les pistes avec intérêt. Le duo de policiers n'est pas étranger au plaisir de lire cette histoire. Aussi différents que solidaires, Van Thian et Pastor sont des personnages très attachants et finalement sont les vrais héros du livre.
Daniel Pennac montre tout son talent avec cette suite. Son écriture originale, son amour des personnages, son univers décalé, font de ce roman une bouffée d'air frais. Un vrai plaisir à lire et cette fois je n'hésite pas pour lire la suite !