Sans parler du chien de Connie Willis

Publié le par Walpurgis

Roman SF

Format poche

Traducteur : Jean-Pierre Pugi

Edition : J'ai Lu

Date de parution : 2003

Nombre de pages : 574

Au XXIe siècle, le professeur Dunworthy dirige une équipe d'historiens qui utilisent des transmetteurs temporels pour aller assister aux événements qui ont modifié l'avenir de l'humanité. Ned Henry est l'un d'eux. Dans le cadre d'un projet de reconstruction de la cathédrale de Coventry, il doit effectuer d'incessantes navettes vers le passé pour récolter un maximum d'informations sur cet édifice détruit par un raid aérien nazi en 1940. Toutefois, quand Dunworthy lui propose d'aller se reposer dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle, ce havre de tranquillité où rien n'est plus épuisant que de canoter sur la Tamise et de jouer au croquet, c'est avec empressement qu'il accepte. Mais Henry n'a pas entendu le professeur préciser qu'il devra en profiter pour corriger un paradoxe temporel provoqué par une de ses collègues qui a sauvé un chat de la noyade en 1888... et l'a ramené par inadvertance avec elle dans le futur. Et quand ce matou voyageur rencontre un chien victorien, cette incongruité spatio-temporelle pourrait bien remettre en cause... la survie de l'humanité !

C'est avec un plaisir immense que j'ai retrouvé cette année les historiens et voyageurs temporels. Après le blitz de Londres, le Moyen-Age, c'est en pleine époque victorienne que j'ai plongé et fait la connaissance de deux historiens, Ned Henry et Verity.

Le résumé de l'éditeur est assez complet sans trop en dire donc vous pouvez le lire sans crainte. Assez rapidement, on comprend que le pauvre Ned Henry est tellement épuisé qu'il a du mal à suivre. Alors quand il part en 1888 sans avoir totalement compris sa mission, on s'attend à des moments savoureux. Dès le début, Ned va commettre des impairs notamment parce qu'il a reçu une formation accélérée de l'époque. Il rencontre Terence et son chien Cyril qui vont devenir ses compagnons de voyage sur la Tamise afin de ramener le chat, Princesse Arjumand, à sa maîtresse Tossie. Bien lui en prend, Verity, l'historienne à l'origine du paradoxe, fait partie de l'entourage de la jeune fille. 

La première partie qui se passe à l'époque victorienne est le voyage en bateau effectué par Ned et ses compagnons. Outre Terence et Cyril dont la relation maître-chien est adorable, le professeur Peddick se joint à eux et fait office de personnage lunaire, complètement décalé. De nombreuses références sont disséminés : Lewis Carroll, Darwin, Agatha Christie mais c'est le roman (que je ne connaissais pas) Trois hommes dans un bateau (sans parler du chien) de Jérôme K. Jérôme qui influence ce passage et donne donc le titre du roman de Connie Willis. C'est l'occasion de célébrer le canotage, la douceur de vivre près de l'eau et les sorties entre amis. 

Les choses s'accélèrent ensuite avec l'arrivée de Ned et ses amis chez les Mering où Princess Arjumand est rendue sauf que le duo Ned et Verity ne sont plus si sûrs de la fin du paradoxe et doivent tout de même retrouver la potiche de l'évêque. On suit la vie d'une famille bourgeoise de l'époque avec ses occupations assez futiles et des paragraphes consacrés au spiritisme, très en vogue à l'époque. Les personnages sont volontairement caricaturaux avec une Tossie complètement stupide et écervelée, une Mme Mering obsédée par le spiritisme, son mari qui ne veut rien avoir à faire avec tout ça. même Terence est le personnage romantique par excellence, fou amoureux de Tossie au grand dam de Ned.

Entre les kermesses et les séances spirites, l'auteur nous explique les paradoxes spatio-temporels et comment Verity et Ned vont se retrouver propulsés à divers époques. c'est un peu compliqué à comprendre surtout que différentes époques sont abordées mais finalement l'explication est assez simple mais je n'ai pas trouvé que c'était le plus passionnant.

La vraie force du roman réside dans le duo d'historiens qui sont Ned et Verity. Drôles, souvent déphasés, volontaires et pas indifférents l'un à l'autre. Ce duo m'a fait penser à Chapeau melon et bottes de cuir et ne me demandez pas pourquoi vu que l'époque ne colle pas. En tout cas, ils sont très attachants et on a hâte de voir comment ils vont s'en sortir. 

Finalement, j'ai trouvé que ce roman sortait un peu du lot de la série par son humour. Il joue moins sur l'émotion et le tragique et se veut plus léger. Un peu décontenancée au début, j'ai pleinement savouré ce roman une fois Ned débarqué en 1888. En fait ce livre fait très britannique ce qui va parfaitement avec l'époque choisie. Alors même si ce n'est pas le roman de Connie Willis que j'ai préféré, il reste de bonne qualité et très intéressant.

 

Publié dans SF

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Z
J'avais a-do-ré ! Je m'étais vraiment régalé, c'est vrai qu'il y a moins d'émotions que dans Blitz mais que c'était drôle !
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W
Après quelques longueurs, j'ai bien ri aussi ! Les personnages sont charmants et le ton décalé très sympa.
F
Comme c'est le premier de la saga des voyageurs dans le temps d'Oxford que j'ai lu, je l'ai super aimé à l'époque. Pour son humour et l'histoire bien sympa. Après, il faut bien s'avouer qu'il ne fait pas le poids face à Black-out/All Clear mais comme tu dis, l'humour va bien avec l'époque choisie.
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W
Oui moi c'est le dernier que j'ai lu donc forcément il souffre de la comparaison que je fais avec les autres !