Les Contes macabres, tome 2 d'Edgar Allan Poe, illustré par Benjamin Lacombe

Publié le par Walpurgis

Beau livre

Traducteur : Charles Baudelaire

Edition : Soleil

Collection : Métamorphose

Date de parution : 2018

Nombre de pages : 240

Après le succès du premier opus, Benjamin Lacombe propose un nouvel hommage au maître du romantisme américain autour de la figure masculine et du fantastique. L'influence d'Edgar Allan Poe dans le monde a été et demeure considérable : la critique contemporaine le situe parmi les plus remarquables écrivains de la littérature américaine du XIXe siècle, et ses nouvelles ont revêtu, au fil des ans, grand nombre de titres et d'aspects. Le premier volume des Contes macabres s'articulait autour de la vision de la femme et de la mort, tandis que ce second volume s'intéresse à celle de l'homme et du fantastique. Forte, pleutre, habitée par la mélancolie ou basculant dans la folie, la figure masculine selon Poe est complexe et, par là même, terriblement envoûtante. Benjamin Lacombe a sélectionné de nouveaux contes, parmi lesquels Manuscrit trouvé dans une bouteille ou Petite discussion avec une momie, et propose un nouveau voyage graphique, à la frontière du réel, dans les tréfonds de l'âme humaine.

Le recueil est composé de six contes :

- Metzengerstein

- Eleonora

- Le joueur d'échecs de Maelzel

- Le Roi Peste

- Petite discussion avec une momie

- Manuscrit trouvé dans une bouteille

C'est avec joie que j'avais accueilli la nouvelle d'un second tome consacré à Edgar Allan Poe par Benjamin Lacombe. Il y a presque 10 ans j'avais lu le tome 1 qui m'avait fait découvrir Benjamin Lacombe dont je suis la carrière désormais.

Le livre est un très bel objet, reprenant les codes esthétiques du premier la couverture se couvre de gravures du visage de Poe, seule la couleur rouge a disparu pour laisser place au bleu. Cette fois ce n'est pas une héroïne d'Edgar Allan Poe en couverture mais l'auteur lui-même. Le dos en toile est du plus bel effet dans la bibliothèque et le fin marque-pages se révèle pratique pour retrouver les notes plus facilement durant notre lecture. Encore une fois les éditions Soleil et Benjamin Lacombe nous comblent avec un beau livre.

Avant de parler des contes, j'aimerais souligner que le dessin est superbe et que Benjamin Lacombe sait rendre l'atmosphère de Poe et de ses histoires. C'est juste magique ! Les illustrations couleur sont magnifiques et je garde en mémoire la magnifique Eleonora dont le décor du récit est fondu dans sa robe. Quelques crayonnés en noir et blanc agrémentent les pages mais j'ai l'impression que ce volume était moins fourni en dessins mais à comparer avec le précédent opus ce que je n'ai pas fait. Quand c'est beau et réussi, on ne se délecte jamais assez ! Pour avoir lu nombre de ses livres illustrés, Benjamin Lacombe sait s'adapter à différents univers tout en gardant son style propre.

Par rapport au premier opus, j'ai été moins séduite par le choix des contes mais ma lecture est restée plaisante. Dans Metzengerstein, un héritier cruel se prend de passion pour un cheval fantôme jusqu'à plonger dans la folie, un récit court et prenant. Eleonora est sans doute mon préféré car il dégage une réelle poésie et la fin est émouvante. Une histoire d'amour où les amoureux sont séparés par la mort et dont le fantôme de la défunte veille sur son amant. Et si ce début m'a bien attiré, mon enthousiasme s'est refroidi avec Le joueur d'échecs de Maelzel récit truffé de techniques mécaniques et magiques pour expliquer comment un automate bat tout le monde aux échecs. Autant dire que cette histoire m'a paru bien longue malgré une démonstration impeccable. J'ai trouvé que ce conte cassait un peu la magie du début du recueil. Heureusement suit Le Roi Peste un récit à la fois effrayant et drôle sur la peste qui règne à Londres, personnifiée par un roi et sa cour déjantés. Petite discussion avec un momie m'a moins conquise malgré un humour plus développé. Si les réparties de la momie plus vivante que morte m'ont plu, sa discussion avec les scientifiques sur le mérite des civilisations m'a ennuyé. Enfin, le recueil se termine avec Manuscrit trouvé dans une bouteille. L'histoire d'un marin qui se retrouve malgré lui sur un vaisseau fantôme et qui ne semble pas avoir d'échappatoire. 

Finalement mis à part un conte que je n'ai pas du tout aimé, la plupart m'ont transporté et j'ai retrouvé ce que j'aimais chez Poe. Les illustrations sont magnifiques et accompagnent parfaitement leurs textes respectifs. Encore une fois, Benjamin Lacombe et Soleil proposent un livre de qualité bien exécuté.

 

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