Quelque chose à te dire de Marie-Sophie Vermot

Roman jeunesse

Edition : L'Ecole des loisirs

Collection : Medium

Date de parution : 2008

Nombre de pages : 138 pages

Quand le professeur d'arts plastiques a demandé aux élèves de constituer un dossier sur l'œuvre d'un peintre contemporain, Ariane a été la première à donner un nom. Julia Legohen, artiste majeure, fille spirituelle de Berthe Morisot et de Nicolas de Staël, réputée secrète et inaccessible. Ariane la connaît pour avoir vu un petit tableau d'elle dans la chambre de sa mère. Elle aime son art. Sa vie l'intrigue. Il se trouve que Julia Legohen est sa grand-mère. Ariane ne l'a jamais vue. Pourquoi ? Quand elle pose des questions à sa mère, celle-ci se mure dans le silence. Pour dissimuler quelle blessure ? Les deux femmes ne se parlent plus depuis plus de seize ans. Pour masquer quel non-dit. Le professeur n'en revient pas quand Ariane lui annonce que l'artiste accepte de la recevoir pendant les vacances, chez elle, dans son île bretonne peuplée d'oiseaux et battue par le vent et les flots...

Quelque chose à te dire raconte l'histoire d'Ariane, jeune lycéenne, qui part faire un exposé sur sa grand-mère, Julie Legohen artiste contemporaine reconnue mais mystérieuse. Mais pourquoi Julie et la mère d'Ariane se sont sont brouillées ? C'est la question qui accapare, malgré elle, Ariane qui ne connaît pas sa grand-mère.

Dans un style simple et sensible, Marie-Sophie Vermot parle des secrets de famille qui reviennent  à la surface et bouleversent tout à chacun. Le personnage d'Ariane cherche à connaître la vérité tout en ne voulant pas remuer le passé. Les non-dits empoisonnent alors son esprit et la poussent à diaboliser sa grand-mère. d'un autre côté, Julie ne peut s'empêcher de mal considérer la relation amicale qu'entretient Ariane avec Nathan, jeune marié et futur papa, à cause du passé lourd à porter. Il y a donc une vraie analyse sur ce qui peut découler d'un secret de famille même des années après sur les générations suivantes.

Ce que j'ai apprécié c'est que l'auteur a su écrire cette histoire sans niaiseries, ce qui donne une jolie force douce au récit. La révélation du secret, menée un peu rapidement, met le lecteur dans une émotion réelle.

Si ce sujet reste le fil du récit. L'art et la conception d'une oeuvre sont abordés en début de récit. J'ai trouvé ces passages très justes sur la création artistique et dénués de naïveté, ce qui est habilement mis en scène par la première question d'Ariane, vite rembarrée par l'artiste.

Quant à l'atmosphère de l'oeuvre, elle est particulièrement réussie avec cette île bretonne de Ste Barbe battue par les vents. Cette ambiance m'a d'ailleurs rappelée celle du roman Les Déferlantes de Claudie Gallay.

Un joli roman sur un sujet difficile qui me rappelle Le carnet rouge d'AnneLise Heurtier (sur la recherche des origines). Même si l'histoire manque un peu de force, la lecture reste agréable et on suit avec plaisir le parcours d'Ariane à la recherche de la vérité.