Blitz tome 1 : Black-out de Connie Willis
Roman SF
Format poche
Edition : J'ai Lu
Collection : Science-fiction
Date de parution : 2014
Nombre de pages : 796 pages
Oxford, futur proche. L’université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement.
Michael Davies se prépare pour l'évacuation de Dunkerque, Merope Ward (Eileen) est aux prises avec une volée d’enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n’importe où, n’importe quand, pour Polly…
Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que l’Histoire elle-même est en train de dérailler.
Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?
Connie Willis a fait le pari fou d'un roman SF où l'action est peu omniprésente. Black-out est un roman où les choses quotidiennes tiennent le haut du pavé sans qu'il se passe de grandes choses. Ennuyeux ? Pas du tout ! Car finalement ces petits évènements de la vie font qu'il se passe énormément de choses. Les histoires de Mike, Polly et Eileen sont passionnantes et on se prend au jeu de vivre en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre Mondiale. La réputation des britanniques sur leur flegme est très célèbre et ce livre le célèbre. Avec étonnement, nos observateurs du futur voient et participent aux préoccupations plus ou moins futiles des anglais. Une façon de faire un pied de nez à Hitler et au Blitz. Le travail de reconstitution historique est brillant. On vit dans les années 40, le lecteur est complètement immergé. Que ce soit l'évacuation de Dunkerque, le Blitz sur Londres ou les armées factices, j'ai découvert tout un pan de la Seconde Guerre Mondiale.
Le ressenti des personnages aussi bien principaux que secondaires m'a beaucoup touché. On s'attache à eux notamment à nos historiens, voyageurs égarés et terrifiés. Mais ils pourront compter sur des contemporains, souvent hauts en couleur, pour les aider à traverser l'épreuve. De ce fait, on se sent très proches de ces gens, de leur quotidien. L'émotion est grande car malgré les petits plaisirs futiles, la menace est réelle et grande.
Si le début démarre en 2060, on reste peu à cette époque. Les chapitres suivants alternent entre les différents points de vue de nos historiens qui permettent de découvrir des situations différentes en divers points du pays. Cette alternance permet de créer un certain suspense et une tension dramatique qui touche souvent au but. Quelques personnages ne sont qu'effleurés laissant présager un rôle plus important dans le tome 2.
Si Black-out peut effrayer avec ses quasi 800 pages (dont un glossaire très bien foutu), la lecture se fait avec fluidité. je n'ai pas ressenti de longueurs et si quelques épisodes m'ont moins passionné, ce l'était par la situation. De plus, Connie Willis utilise à bon escient l'humour qui permet de dédramatiser des situations qui peuvent aller jusqu'à la tragédie. J'ai vraiment apprécié de retrouver cet univers entraperçu dans Les Veilleurs avec ce style mêlé d'humour, de tension dramatique et d'angoisse.
Le roman laisse une part belle au questionnement du temps et des conséquences que peut avoir certaines actions. Et si le plus infime changement pouvait faire perdre la guerre aux Alliés ?
C'est donc avec satisfaction que j'ai terminé ce livre et que j'ai enchaîné directement avec le tome 2 dont je vous parlerai bientôt.