No pasarán, le jeu de Christian Lehman

Publié le par Walpurgis

Roman jeunesse SF

Edition : L'école des loisirs

Collection : Medium

Date de parution : 1996

Nombre de pages : 233 pages

Thierry, Éric et Andreas sont trois camarades de classe liés par leur passion commune pour les jeux sur ordinateur. Pendant un voyage scolaire à Londres, ils font une escapade qui les mène dans un magasin spécialisé, une caverne d'Ali Baba pour fanatiques de simulation sur petit écran. Mais le marchand, un vieil homme, remarque sur la poitrine d'Andreas un insigne auquel ses camarades n'avaient pas accordé d'attention. Il murmure "Ça ne finira jamais…" et leur donne un jeu. En leur ordonnant d'y jouer. Un jeu "d'enfer".

Cité pendant le mooc sur la littérature jeunesse, j'ai eu envie de découvrir ce livre qui m'attendait depuis un moment dans ma PAL.

No pasarán, cri d'union des républicains espagnols en lutte contre les nationalistes de Franco, est le titre de ce livre aux thèmes difficiles : violence, racisme, guerres...

Andreas, Eric et Thierry sont des amis, passionnés de jeux vidéo. Ils font les 400 coups ensemble même si c'est Andreas le plus agité. C'est ce dernier personnage que l'on connaît le plus. Fils d'un homme politique local ouvertement fasciste, Andreas aime la violence et la guerre et subit l'influence de son père. Il est l'élément déclencheur de l'histoire, celui par qui tout arrive.

Par le biais du jeu donné par un vieil homme, les trois amis vont connaître différentes guerres notamment la 1ère et la 2nde Guerre Mondiale, la guerre civile espagnole et même la guerre d'ex-Yougoslavie. Les passages traitant des batailles sont violentes et cruelles dont la tuerie de Guernica, moment particulièrement dur et éprouvant. Le mélange réel-virtuel permet d'analyser l'impact qu'a le jeu sur les esprits des trois jeunes.

Mêlée à cette trame principale, l'histoire parle aussi d'un frère traumatisé par la guerre de Bosnie et par une réfugiée serbe qui va découvrir le vrai visage de son père. Encore une fois, l'auteur sait faire passer le message.

A défaut d'une réelle surprise pour le récit, le style de l'auteur est simple, ce qui fait qu'on tourne les pages facilement. Dommage que le livre souffre d'une image un peu vieillotte avec ses disquettes mais cela reste un détail.

Au final, ce livre se révèle intelligent et plus subtil que l'on ne pense. Au delà de la période adolescente abordée, il aborde le fascisme, l'amour de la violence mais aussi la tolérance et l'empathie. On lit en prêtant attention à la mise en garde qui guette nos adolescents mais attention à ne pas tomber dans le piège : les jeux vidéo sont le mal.

 

Publié dans Jeunesse

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