Là où vont nos pères de Shaun Tan

Publié le par Walpurgis

Album

Edition : Dargaud

Collection : Long Courrier

Date de parution : 2008

Nombre de pages : 120 pages

Pourquoi tant d'hommes et de femmes sont-ils conduits à tout laisser derrière eux pour partir, seuls, vers un pays mystérieux, un endroit sans famille ni amis, où tout est inconnu et l'avenir incertain ?

C'est grâce au mooc sur la littérature jeunesse que j'ai découvert cet album sur l'émigration.

Album sans texte, Là où vont nos pères raconte l'histoire d'un homme qui quitte sa famille pour trouver une vie meilleure dans un autre pays.

Ce qui m'a frappé c'est le style graphique particulier de cet album. Shaun Tan a fait le choix de la couleur sepia pour l'intégralité de son album. Plusieurs planches sont consacrées à des portraits d'émigrés ou d'instants pris sur le vif tels de vieilles photos. Le style est sobre, permettant au lecteur de s'imprégner des détails sur les visages ou les objets. Les émotions se font intenses sur le visage des personnages : la tristesse, la résignation mais aussi l'espoir et la joie traversent la BD.

Si tout reste silencieux, le lecteur comprend par les dessins la situation de cet homme et de sa famille. L'imaginaire sert alors de lien entre l'auteur et le lecteur pour expliquer la situation. La menace d'un dragon qui semble interminable représente le pays d'origine du réfugié. On suit alors le parcours de l'émigré, de la solitude de sa cabine de voyage jusqu'à son installation dans le pays d'adoption.

L'imaginaire se fait plus visible dans ce nouveau pays où chaque arrivant se voit affublé d'un signe et d'un animal étrange. On découvre un lieu magnifique aux paysages éclectiques semblant représenter le multiculturalisme de la population. On découvre des planches majestueuses mais toujours sobres. L'intégration commence avec ses difficultés mais montre la solidarité des autres réfugiés dont on découvre les histoires. Là encore, on ressent énormément d'émotion devant les illustrations. Le texte n'a pas besoin d'exister tant ces planches vous prennent aux tripes.

En six chapitres, Shaun Tan nous touche au plus profond de notre être avec cette belle histoire. Une BD qui fait beaucoup réfléchir et qui reste, malheureusement, d'actualité.

 

Publié dans BD

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