Les Mille et une nuits, tome 1 d'Anonyme
Recueil de contes
Format poche
Traducteur : René R. Khawam
Edition : Phébus
Collection : Libretto
Date de parution : 2001
Nombre de pages : 408 pages
Le monde musulman au début du XIIIe siècle est le théâtre de bien des crises : pouvoir contesté, désordres dans la rue comme dans l'intimité des demeurs... La femme, mille et une ruses à l'appui - et malgré le carcan de la loi -, n'est pas la dernière àtirer parti de ce climat. Au fil des contes imaginés par la belle Schéhérazade, c'est toute la face cachée d'un monde qui se révèle, un monde où la passion parle haut et où la magie fait corps avec le quotidien.
Ce tome a pour sous-titre : Dames insignes et serviteurs galants.
Avant d'attaquer les contes, j'ai pris la peine de lire l'introduction de René R. Khawam qui explique sa démarche sur Les Mille et une nuits. Ainsi, on comprend pourquoi certains contes n'apparaissent pas, quel choix de traduction il a décidé, la présentation de ces contes, le contexte d'écriture, etc. Honnêtement, il semble impossible d'éviter cette introduction pour bien comprendre ce livre.
Le début parle du sultan Chahriyâr qui, suite à l'infidélité de son épouse, décide d'exécuter toutes celles qu'il épouse le lendemain des noces. Chahrazade, la fille du vizir, se porte volontaire et pour éloigner la mort, va raconter des histoires.
Ici, le parti pris est de ne pas interrompre les histoires par la fin du récit de Chahrazade. Le lecteur a le conte dans son entièreté. Les personnages de ces contes peuvent eux-même narrer des histoires d'où l'imbrication de contes dans des contes. On peut un peu se perdre mais la lecture reste claire et agréable. L'auteur a souhaité nous indiquer à chaque début des 4 chapitres, les nuits correspondant aux diverses versions traduites. Franchement, c'est un tel méli-mélo que je ne m'y suis pas attardée.
Les histoires possèdent les mêmes caractéristiques : djinns, usurpation de trône, sorcellerie, infidélité... Tout comme nos contes, ils participent à diffuser une morale. J'ai bien apprécié la plupart mais la place de la femme peut faire grincer des dents car elle est souvent la cause de tous les maux mais il ne faut pas oublier l'époque de rédaction (XIIIe siècle).
C'était donc un plaisir de découvrir ce monument international de la littérature. Le genre d'oeuvre dont on entend sans cesse parler mais qu'on ne lit jamais. Je lirai sans doute les autres tomes concoctés par René R. Khawam dans cette édition.