La Quarantaine de J.M.G. Le Clézio
Littérature contemporaine
Format poche
Edition : Folio
Date de parution : 2008
Nombre de pages : 540 pages
" Que reste-t-il des émotions, des rêves, des désirs quand on disparaît ? L'homme d'Aden, l'empoisonneur de Harrar sont-ils les mêmes que l'adolescent furieux qui poussa une nuit la porte du café de la rue Madame, son regard sombre passant sur un enfant de neuf ans qui était mon grand-père ? Je marche dans toutes ces rues, j'entends le bruit de mes talons qui résonne dans la nuit, rue Victor-Cousin, rue Serpente, place Maubert, dans les rues de la Contrescarpe.Celui que je cherche n'a plus de nom. Il est moins qu'une ombre, moins qu'une trace, moins qu'un fantôme. Il est en moi comme une vibration, comme un désir, comme un élan de l'imagination, un rebond du coeur, pour mieux m'envoler. D'ailleurs je prends demain l'avion pour l'autre bout du monde. L'autre extrémité du temps. "
D'abord, il y a Jacques qui croise le regard de Rimbaud. Puis Rimbaud mourant à Aden... Puis c'est l'histoire de Jacques et Léon, deux frères qui partent à l'île Maurice, berceau de leurs parents. Léon, dans la famille, c'est celui qui a disparu, un fantôme, une blessure encore ouverte. Alors Le Clézio partira à sa recherche là-bas après nous avoir conté l'histoire de la quarantaine, l'histoire de ses grands-parents.
Pour suspicion de variole, le bâteau transportant un petit groupe d'émigrés doit débarquer ses passagers sur l'île de Plate, près de l'île Maurice. Une île d'aspect pauvre où vit dans le plus grand dénuement toute une population désireuse de partir à Maurice. La désolation, la maladie, la folie parcourent cette histoire. La plume de Le Clézio est belle à la fois poétique et scientifique selon les passages. Léon nous conte sa vie sur l'île, le carnet de botanique fait aussi office de témoignage.
Cet étrange mélange nous apporte un contraste saisissant sur la beauté de la nature et les épreuves traversées par les personnages. Léon devient homme sur cette île à travers une initiation qui apparaît à la fois naturelle et mystique.
Les mois semblent une éternité et le lecteur oscille tout comme Léon entre béatitude et ennui. Un beau livre avec une plume superbe mais je n'ai pas adhéré complètement à l'histoire.