Visa pour Shangaï de Qiu Xiaolong
Policier
Format poche
Traducteur : Aline Sainton
Edition : Points
Date de parution : 2004
Nombre de pages : 375 pages
L'inspecteur Chen s'apprête à s'attaquer aux redoutables triades chinoises lorsque, comme par hasard, il est sollicité par le Parti. Les autorités lui demandent de servir de guide à Catherine Rohn, agent du FBI en mission à Shanghaï. Objectif : ramener aux Etats-Unis la femme d'un passeur chinois qui, en échange, acceptera de témoigner sur l'immigration clandestine. Mais voilà, cette femme a disparu. Et Chen n'a pas que ça à faire...
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé l'inspecteur principam Chen, notre policier poète chinois. Pour cette enquête, l'inspecteur doit composer avec une collègue américaine, Catherine Rohn. En effet, les Etats-Unis et la Chine doivent coopérer afin de trouver une ressortissante chinoise. En parallèle, Chen souhaite s'occuper d'un meurtre perpétré dans le parc du Bund : un homme tué à coups de hache, une méthode des triades.
Sommé de s'occuper de Catherine, Chen se plie aux directives tout en activant son réseau pour avancer dans les enquêtes. Ses alliés dont le sympathique adjoint Yu, vont ses révéler précieux dans une situation où le Parti semble avoir beaucoup à perdre. Il va aussi pouvoir compter sur sa collègue américaine dont le charme semble agir sur Chen de façon évidente. Si Chen semble être le chouchou du Parti, il n'en est pas pour autant une marionnette. Conscient de sa faiblesse s'il suit les règles, il va se révéler fin et subtil en utilisant des méthodes moins officielles.
Comme dans le précédent roman, j'ai adoré la plongée dans la Chine des années 90. En pleine mutation, le pays s'ouvre à l'Occident et au capitalisme. Les enquêtes ramènent le lecteur vers le passé, celui de la Révolution Culturelle. On apprend énormément sur les jeunes instruits envoyés se faire rééduquer dans la campagne profonde. Il y a des moments de grande tristesse face à cet énorme gâchis et certains destins pointent vers la tragédie. Un autre aspect important du roman est le sujet des triades. Toutefois, le sujet est seulement effleuré mais on se fait une idée de leur pouvoir et des ramifications de celles-ci.
Qiu Xiaolong a un véritable talent pour immerger son lecteur dans l'environnement de son roman. Il a aussi le talent de créer des personnages attachants et efficaces. Si l'inspecteur principal Chen m'a conquis dès le premier roman, Catherine Rohn a de la classe et un état d'esprit ouvert. Grâce à elle, on découvre la société chinoise sans fard en suivant ses pas et ceux de son collègue. Des débats parfous houleux mais toujours empreints de respect ont lieu entre Chen et Catherine, deux visions du monde qui s'affrontent, rien de moins.
J'ai tellement bien accroché, que je ne me voyais pas tourner les pages du livre. C'est donc avec étonnement que j'ai atteint rapidement la fin. J'ai programmé le 3e tome pour mon ABC aléatoire et je suis enthousiaste rien que d'y penser.