L'expédition du Kon Tiki de Thor Heyerdahl
Récit de voyage
Format poche
Traducteur : Marguerite Gay et Gerd de Mautort
Edition : Phébus libretto
Date de parution : 2002
Nombre de pages : 288 pages
COUP DE COEUR !!!
Aussitôt après la dernière guerre, six hommes (dont cinq étaient aussi peu marins que possible) construisent un radeau de balsa avec des moyens résolument « préhistoriques », histoire de prouver au monde que la civilisation de l'île de Pâques et de la Polynésie orientale était directement issue du grand Empire andin qui avait précédé celui des Incas...
Ado, j'ai dévoré ce récit qui m'avait emmené sur le Pacifique. Des années plus tard, j'ai eu la chance d'aller à Oslo et voir une reproduction du radeau Kon Tiki.
Cette relecture m'a enchanté et de plus, j'imaginais encore mieux la situation des six aventuriers scandinaves puisque j'ai vu du concret au musée Kon Tiki. On s'étonne toujours du courage qu'ont certains hommes d'assumer leurs rêves jusqu'au bout et Thor Heyerdahl est de cette trempe. Poussé par sa passion, il va franchir tous les obstacles aussi bien scientifiques, administratifs ou matériels. On peut même l'avouer, ce gars a un grain de folie !
Le voyage est extraordinaire, on vit au plus près des six compagnons qui, au final, ne se connaissent pas très bien mais se sentent poussés par la même envie. Toutefois, l'accent est peu accentué sur les relations entre eux durant la traversée. Je ne pourrais pas dire ce qui a fait que j'ai voyagé avec eux mais je vivais avec eux cette traversée. Voir les poissons au plus près, être soumis à la nature, la douce monotonie de l'océan, tout paraît merveilleux. Et même si les voyageurs connaissent des déboires, on a l'impression qu'ils sont peu nombreux. Le cadre peut sembler parfois idyllique mais on sent aussi que tout se passait à une autre époque (1947 pour rappel) et j'avoue avoir grincé des dents de savoir que les navigateurs jetaient leurs ordures à la mer !
Ce que j'ai beaucoup aimé aussi c'est l'avant voyage, tout le cheminement intellectuel qui a poussé Thor Heyerdahl à entreprendre ce voyage et à baptiser son bâteau Kon Tiki. Je vous laisse découvrir. Et c'est avec les mots de Thor Heyerdahl que je vous laisse :
"Qu'on fût en 1947 avant ou après le Christ n'avait aucune importance. Nous vivions, et cela, nous le sentions avec force. Nous comprenions qu'avant l'âge de la technique les hommes avaient eu une vie bien pleine- oui, plus pleine et plus riche que celle des modernes. Le temps et l'évolution cessaient d'exister; les choses qui étaient vraiment réelles et qui comptaient avaient été toujours les mêmes, le restaient aujourd'hui, le resteraient toujours."