Les opéras de l'espace de Laurent Genefort
Littérature SF
Format poche
Edition : Folio SF
Date de parution : 2014
Nombre de pages : 406 pages
Axelkahn est un ténor hors du commun, presque un dieu vivant. Ses interprétations des airs d'opéras les plus périlleux sont des instants volés à l'éternité. Tout cela grâce aux biopuces que lui ont implantées les mystérieux Yuweh. Jusqu'au jour où ces greffes tombent en panne, renvoyant Axelkahn à sa condition de simple mortel. Il ne lui reste plus qu'à tenter de retrouver un Yuweh, dont la légende raconte qu'il aurait disparu au coeur des Bulbes Griffith, gigantesque artefact spatial composé de stations reliées entre elles par des filins créant une inextricable toile d'araignée.
Il forme donc une troupe de théâtre aussi hétéroclite qu'attachante et se lance en quête d'une hypothétique guérison.
Merci à Bennybooks qui m'a donné ce roman SF.
Axelkahn est un divo, chanteur d'opéra sans pareil. Capricieux, désagréable, immensément riche, la chute se révèle dure lorsqu'il prend conscience que sa voix le quitte. La déchéance est rapide d'autant qu'Axelkahn est antipathique. Alors pour retrouver sa splendeur, il part à la recherche du Yuweh, celui qui pourra l'aider à retrouver sa voix.
Nous voilà embarqué dans les Bulbes, mondes multiples où plus on s'enfonce, plus la civilisation est précaire. Au début, le voyage semble n'être qu'une expédition mais au fil du livre, avec en point d'orgue la création de la troupe de théâtre, on sent que ce voyage est une quête pour qu'Axelkahn trouve non plus sa voix mais sa voie.
Les personnages sont nombreux et attachants. A commencer par notre divo, certes parfois insupportable mais terriblement humain. Ses compagnons sont des laissés pour compte, des canards boiteux rejetés ou marginalisés et là encore notre coeur bat pour eux, pour leur humanité blessée.
Le monde décrit est très intéressant. J'ai beaucoup aimé cette vision où la civilsation devient sauvage, parfois fortement industrialisée,quasi inhumaine, la nature semble étrange voire hostile. Tout semble misérable, tellement d'ailleurs que le théâtre, promu par Axelkahn et sa troupe, semble dérisoire aux habitants des Bulbes, surtout les plus éloignés.
La réflexion sur l'art comme divertissement est accessible pour le lecteur et très intéressante. En parallèle, l'évolution d'Axelkahn nous rappelle à nos propres changements. En effet, les besoins primaires prennent le pas sur le loisir dans ces mondes.
Ce livre m'a donc conquise et me donne très envie de lire d'autres romans de Laurent Genefort.
Je voulais aussi partager la chronique de Mr K qui a su retranscrire la magie de ce livre dans sa chronique.